SEVICE PUBLIC

Vendredi 30 Mars.




Page du journal intime de Tony.

 

Lundi…

Un jour épouvantable ! J'ai passé trois heures en étude ce matin : je n'ai fait qu'hurler. Hurler pour me faire entendre, hurler pour me faire respecter et au final ? Rien ! Je suis passé d'un job où l'on me prenait pour une merde à un travail où je passe pour une merde ! Si j'avais su…

Ce matin, un élève de quatrième a jeté, de rage, son sac par terre après que je lui aie demandé son carnet de correspondance pour avoir mis un coup de pied à un autre élève sans raison. Il ne cessait de faire comme si je le provoquais là où je le sanctionnais suite à son écart de conduite. J'ai bien vu qu'il ne faisait pas la différence. Lui a-t-elle été un jour expliquée, au moins ?

Il voulait en découdre : rien à faire, il se disait victime d'une provocation inqualifiable. Quand il s'est approché de moi les narines gonflées par la colère, j'ai cru devoir en venir aux mains !

J'en ai assez ! Je pensais aider des enfants en termes d'éducation, ou bien dans leurs devoirs. Pas réfléchir à deux fois avant d'intervenir dans une embrouille : qui va me tomber dessus ? Elèves ? Amis de ces élèves ? Parents ?

Ils ne connaissent que les rapports de force : sans crainte, ils n'ont pas de respect. Et même si les troubles sont le fait d'une minorité, il faudrait être aussi aveugle que mes supérieurs pour ne pas voir le phénomène de contagion.








30/03/2012
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