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14. « History of violence ». Acte II.




14. « History of violence ».

Acte II.

 

 



Tony, exaspéré – Je vais demander à mon CPE si je peux la laisser sortir…

La moche, dans un cri de dégénérée – C'est ma fille ! Je la récupère si je veux !

Tony – Madame, je tiens à rester dans les règles !

La moche – J'en ai rien à foutre ! Je vous jure que c'est moi qui monte en classe pour aller la chercher si vous y allez pas !

Anna, inquiète – Vas-y, Tony ! Dufour comprendra !

Tony, haineux mais calme – Je vais tout de même vous demander de signer le registre puisque vous la récupérez avant la fin des cours !

La moche – Non mais vous rigolez ou quoi ?! J'ai fait un mot ce matin et s'il est plus bon, c'est pas mon problème ! Vous aviez qu'à lui rappeler, à ma fille, qu'elle sortait à 4H00 !

Tony – Madame, il y a mille élèves ! Comment voulez-vous qu'on les accompagne tous dans leurs moindres faits et geste ?

Anna – Ey puis c'est quand même à eux de savoir s'ils doivent sortir ou pas !

La moche, à Tony – J'lui ai pas parlé à elle !

Tony, outré – Mais…

La moche – Bon, ou vous allez me la chercher ou j'y vais et le prof, moi je lui fais ravaler son bulletin de naissance !

Anna – Vas-y Tony ! Il est cinq heures moins vingt, de toute façon !

Tony, résigné – J'y vais ! Attendez-moi deux minutes !

Tony monta les escaliers avec les pires idées dans la tête ! Il se voyait – fait rarissime - filer une trempe à cette femme et à son mari…Il ferait peut être moins le fort, d'ailleurs, sans fusil, à devoir s'expliquer d'homme à homme !

Tony entre de nouveau chez monsieur Lepage alors en pleine dictée – Excusez-moi…

Monsieur Lepage, affable – Oui ?...

Tony s'approche assez du professeur pour lui parler en chuchotant – Voilà : il se trouve que Mélanie devait sortir à 16h et qu'elle a oublié. Ses parents sont venus, inquiets et demandent à la récupérer maintenant…

Monsieur Lepage, visiblement étonné – Maintenant ?...

Tony – Je suis navré mais ils insistent…

Monsieur Lepage – Pas de problème ! – A Mélanie – Mélanie, peux-tu prendre tes affaires et suivre le surveillant, s'il-te-plaît ?

Tony regarde Mélanie ramasser son barda – Merci…

Monsieur Lepage, discrètement – Il y a quand même quelque chose que je ne comprends pas… Ses parents sont venus me voir deux fois à la rentrée pour que je prenne Mélanie en soutien et ils ont insisté pour que je prenne tout particulièrement soin d'elle…

Tony – Et ?...

Monsieur Lepage – Et elle n'est pas venue plus d'une fois et demi depuis la rentrée ! Une fois et demie en comptant celle-ci ! Alors ils m'ont exhorté à remonter sa moyenne mais elle ne vient pas ! J'aimerais bien comprendre !

Tony – Je vous dirais que vu l'irrespect dont font preuve les deux parents, je me garderais bien de le leur demander !

Monsieur Lepage – Oui, je vous comprends ! J'ai vu le genre d'individu que c'était !

Mélanie, regarde Tony avec un air imbécile, sans mot dire - …

Tony – Bon, on y va ! Merci monsieur Lepage…

Monsieur Lepage, fermant la porte derrière Tony – Non, merci à vous !

Mélanie – On va où ?

Tony, pour une fois ironique – Eh bien ta maman m'a dit qu'elle voulait te ramener chez elle alors je viens te chercher !

Mélanie, innocente – Chouette !

La moche, les poings sur les hanches ; large sourire – Eh ben coquine ! Qu'est-ce que tu m'as fait, là ?

Mélanie, radieuse – J'ai oublié que je devais sortir !

La moche embrasse sa fille – Tu sais que moi et ton père on était fous d'inquiétude ?

Mélanie – Ah bon ?

Tony, incisif – Vous voyez que ce n'était pas la peine de s'inquiéter ! Votre fille était en soutien !

La moche, à sa fille – Bon, tu me refais pas le coup la semaine prochaine, hein ?

Tony, toujours dans l'ironie – Ah ! J'oubliais : puisque Mélanie est inscrite à l'année au soutien de Français, il lui faudra y aller plus régulièrement !

La moche, sèche – Dans ce cas, je la désinscris !

Tony – Bon, maintenant que ma présence n'est plus nécessaire, je vais vous laisser !

La moche – Au revoir !

Tony, sec – Au revoir ! – Puis, marmonnant, de retour à la vie scolaire – Ne dit pas merci, surtout, connasse !

Anna – Alors, c'est réglé ?

Tony – Elle me parle comme à un chien pour rien et elle se barre avec sa fille sans la moindre excuse, sans le moindre remerciement ! Tu peux le croire, toi ?

Anna – Y'a des gens, comme ça…

Tony – J'espère au moins que madame aura prit le soin d'avertir monsieur que sa fille n'a pas disparu ! Je n'aimerais pas prendre un coup de fusil pour rien !

Anna – Tu devrais en parler aux CPE…

Tony – Bof… ça ne changera rien !

Anna – Je suis désolée de t'embêter mais il va être 17h…

Tony – Oui ! Je vais ouvrir le portail !

Anna – Je viens dans quelques minutes…

Tony ruminait tout ça et le reste de la journée en traversant la cour de récréation : il avait vraiment passé une mauvaise journée.

Tony, en ouvrant le portail – Mais… Mélanie ! Qu'est-ce que tu fais devant le collège ?

Mélanie, la voix étouffée par la sonnerie du collège – J'attends ma copine qui est restée en classe parce qu'elle dort chez moi ce weekend !

Tony, abasourdi – Mais… et tes parents ? Ils sont où ?

Mélanie – Ils sont rentrés à la maison ! Je rentrerai avec ma copine à pieds !

Tony, dans sa barbe – Oh con ! Je crois rêver !

Alexandre, accompagné de Johnny et de Jonathan – Eh ! Ben ! Qu'est-ce que t'as dit à Jonathan, tout à l'heure ?

Tony, désagréablement surpris – Comment ça ? – Là, il se dit que les surprises n'étaient probablement pas terminées.

Alexandre – T'as dit que tu le laisserais pas sortir s'il mettait pas une photo sur son carnet de correspondance !

Tony, inquiet – Je n'y peux rien ! C'est le règlement !

Alexandre – C'est un règlement de pédé ! – Rire des autres.

Tony – C'est pas moi qui l'aie fait ! Moi, je ne fait que l'appliquer !

Alexandre – Et c'est qui qui a décidé de casser les couilles à mon pote ?

Tony – La direction de l'établissement !

Alexandre, à Jonathan – Je vais dire aux CPE que leur règlement, on s'en bat les couilles !

Johnny regarde Tony de travers – Qu'est-c't'a, toi à nous regarder ? Tu v'as t'a battre ?

Alexandre – Quoi ?

Tony – Pardon ?

Johnny, à Alexandre – Ouais ! Y t'regarde mal cette tête de mort !

Tony – Qu'est-ce que tu racontes, là ?

Johnny commence à déboutonner sa chemise – Tu veux t'a battre, toi ?

Tony, prêt au pire – Allez, c'est bon ! Je te fous la paix, moi ? Alors fous-moi la paix !

Jonathan, à Johnny – Allez, viens ! Il te provoque mais il a pas les couilles de se battre !

Alexandre, à ses deux copains – On va le faire danser un de ces quatre ! – Il regarde Tony droit dans les yeux avant de lâcher un « tss ! » - Allez, on se casse, ça pue trop ici !

Anna arrive enfin au portail – Tout va bien ?

Tony, choqué – Non, j'ai failli devoir me battre avec ces emmerdeurs !

Monsieur Vandeputte, la fleur au fusil – Les bus scolaires sont arrivés ?

Tony – Ils arrivent ! En revanche, je viens d'essuyer les provocations de ces emmerdeurs ! Ils sont tout le temps fourrés devant le collège et nous cherchent des ennuis, ça ne peut pas continuer !

Monsieur Vandeputte – On ne peut pas les empêcher de venir voir leurs copains du collège, non plus !

Tony – Mais ils n'ont rien à faire devant l'établissement !

Monsieur Vandeputte – Alexandre prend le bus de ville à cet arrêt pour se rendre à son collège… c'est normal que vous le voyiez de temps en temps devant l'établissement !

 






17/06/2011
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