17. FIDELE GASTRO.
Part one.
Madame Sauzéon entra dans la vie scolaire furieuse – Où est Edouard ?
Johanna – Edouard ? On ne sait jamais où il est…
Tony, outré de ce « taillage » en règle – Tu exagères Johanna! Il bosse quand même !
Johanna – Quoi j’exagère !
Madame Sauzéon – Il travaille ? Ne me faites pas rire Tony ! Il a laissé sa permanence sans surveillance et Alexandre a cassé une vitre !
Edouard, entrant dans le bureau – Je viens prendre le journal pour m’occuper en perman…
Madame Sauzéon, l’interrompant brutalement – Où étiez vous ? Vous avez laissé la salle de permanence sans surveillance et un élève a causé des dégâts, je ne vous dis pas !
Ed – Mais j’ai demandé à Olga de me remplacer cinq minutes…
Olga, sortant d’une pièce attenante – Eh ! Tu m’as dit cinq minutes et moi, au bout de cinq minutes, je me suis barrée ! C’est pas à moi de faire ta perme, ok ?
Johanna, ne se mêlant pas de ses oignons – Non mais il est gonflé !
Madame Sauzéon – Où étiez-vous ?
Ed, franc et sûr de son bon droit – J’ai la gastro et j’ai demandé à Olga de me remplacer le temps que j’aille aux toilettes…
Olga, hystérique – Oh, tu te calmes ! Tu avais dit cinq minutes !
Ed – Mais j’ai dit cinq minutes…je ne pouvais deviner combien de temps ca allait me prendre ! Je te dis pas la chiasse que j’ai eue !
Olga et Johanna, en chœur – Oooohh ! Mais arrête !
Olga, vindicative – T’es vraiment un pauvre naze !
Madame Sauzéon – Enfin, grâce à vous on a une vitre cassée ! Vous irez vous expliquer avec monsieur Lagardère !
Ed, atterré – Mais je vais lui dire quoi ?
Madame Sauzéon, haussant le ton – Je m’en fous !
Ed, énervé – Mais je vais pas lui dire que je suis allé chier putain !
Madame Sauzéon – Vous venez de dire quoi, là ?
Olga, ricanant – Hihihi…t’es vraiment un gros naze !
Ed, à Olga – Et toi, arrête de te marrer ! C’est à cause de toi, tout ça ! Tu es malhonnête : quand on dit cinq minutes, c’est une façon de parler ! T’es pas censée te barrer au bout de trois cents secondes ! Et si tu n’as pas envie de rendre service, tu dis « non » quand on te demande !
Johanna, indignée – Oh mais tu te calmes ou quoi ? C’est parce que c’est une fille que tu lui parles comme ça ?
Olga, subitement en larmes – J’en ai marre, je me casse d’ici ! Vous me faites tous chier !
Madame Sauzéon, lui emboitant le pas pour la rattraper – Attendez Olga!
Johanna – Putain, mais tu abuses là ! Il faut que j’y aille, parce que Sauzéon ne pourra pas la ramener !
Ed – Non mais c’est bon, elle ne va pas se suicider !
Johanna, au nez d’Ed – T’es vraiment un pauvre con Edouard ! Si jamais elle le fait, tu en seras responsable !
Ed – Quoi ?
Tony, blasé – Laisse ! Si elle veut y aller, c’est son problème…
Ed – Je rêve ou quoi ?
Tony – Laisse, va !
Ed – Je suis dans la mouise avec cette histoire de vitre cassée ! En plus j’ai encore mal au bide !
Tony – C’est ce merdeux d’Alexandre qui a encore fait le con ! Tant qu’ils ne feront rien avec ce gosse, il nous causera des soucis !
Ed, songeur – Je sais ! Je vais dire à Lagardère que je paie les réparations ! Il ne pourra rien me dire !
Tony - …pas bête…
Ed – J’ai mal au bide…Le pire c’est que quand j’étais sur le trône, y’avait la secrétaire et une mémé de l’intendance qui papotaient recettes de gâteau ! Je n’osais pas me lâcher, vu le bruit ! Et plus je me retenais, plus mon bide gargouillait…
Tony – Comme là ?
Ed, se tordant – Oh, je crois que je vais devoir y aller de nouveau…Tony, tu peux surveiller ma permanence ?
Tony, amusé – Prend ton temps !
Vincent Lanusse, cahier de brouillon dans les mains, croisant Ed visiblement pressé dans le couloir, à deux pas des toilettes– Edouard, pourquoi 6/24 ça ne fait pas ¼ ?
Ed, ne se retournant pas sur ce que l’urgence le faisait considérer comme du passé – Parce que ça fait un bus !
Vincent – Un quoi ?
Ed, enfermé dans les toilettes, se défroquant – Pourvu que j’y arrive !
La secrétaire, qui visiblement venait de rentrer dans la partie commune des WC – Ah mais je suis d’accord avec vous sur ce point : le conseil de classe devrait être rendu obligatoire pour les professeurs qui perçoivent l’indemnité !
Ed, dans sa tête – Merde, qu’est ce qu’elle fout encore ici ? Elle y passe sa vie ou quoi ?!
Monsieur Lagardère – Même sans argent ! J’estime que la moindre des choses est de s’acquitter de son devoir, bon sang !
Ed – Oh non, Lagardère ! Je
devrais peut être lui dire maintenant pour la vitre ! Je serais au bon
endroit s’il avait envie de me faire chier ! – Ed faillit rire à cette idée…
La secrétaire – Enfin, il faut bien les payer s’ils travaillent en dehors des horaires normaux ! Moi je comprends que ceux qui n’ont pas d’indemnités hésitent à venir !
Ed, à lui-même – Punaise, ça grouille ! Ils vont décamper ou merde ?
Monsieur Lagardère – L’argent ! L’argent ! Tout le monde n’a que ce mot à la bouche !
La secrétaire, interrompue par un très gros pet, très long, bien écoeurant - …eh bien, y’en a qui se lâchent !
Ed, au pied du mur – Tant pis, je n’en peux plus !
Monsieur Lagardère, outré – Non mais je rêve ! Il ne peut pas se retenir ?
La secrétaire – Ce n’est pas vraiment le lieu pour !
Monsieur Lagardère – Peut être mais il pourrait attendre que l’on sorte ! Hein ? Vous m’entendez là dedans ? Il y a un minimum de respect à avoir ! Même ici !
Ed, dans sa tête – Putain mais casse-toi !
Monsieur Lagardère, agacé de ne pas obtenir de réponse – Vous entendez ce que je dis ?
La secrétaire, gênée – Mais laissez cette personne faire ses besoins !
Monsieur Lagardère, ulcéré de n’obtenir pour unique réponse qu’un gros pet suivi du bruit d’un truc qui tombe dans l’eau – Malappris ! Je préfère sortir ! Non mais je vous jure !
Ed, sidéré – Qu’il est con, ma
parole ! On peut pas caguer en paix dans ce bahut ! – En sortant, Ed eut beau fermer la porte le
plus vite possible, il ne put empêcher la partie commune de sentir
mauvais !
Serge, le gars de l’accueil, lui aussi dans les lieux – Salut Edouard…Je ne te serre pas la main, tu comprends ?
Ed, un peu gêné par l’odeur – Pas de souci…
Serge, égal à lui-même – Dis donc Edouard, ça ne sent pas la rose ici !
La secrétaire, entrant avec un petit gâteau à la bouche – Serge, si tu veux des gâteaux…
Ed, dans sa barbe – Encore ! Y’a pas moyen d’être tranquille !
La secrétaire, marquant un net recul – Et pour pas changer, l’odeur vient de chez les hommes !
Monsieur Lagardère, un café à la main – Edouard ! Il paraît que vous avez quelque chose à me dire !
Ed, à voix haute, perdu dans son exaspération – Oh merde !
Monsieur Lagardère – Restez correct malpoli !
Ed, héberlué
– Quoi?