SEVICE PUBLIC

22. MARIA L’ABEILLE.





Olga surveillait le réfectoire quand Ed et Tony vinrent voir si tout se passait bien : on était mercredi, les colles allaient commencer et généralement, en fin de service, les choses ne se passaient pas très bien au réfectoire !

Tony – Tout va bien, Olga ?

Olga, mielleuse – Oui, merci Tony !

Ed – C’est toi qui surveille les colles ?

Olga , moins mielleuse – Comme d’habitude !

Tony – C’est quoi ces assiettes renversées sur les tables, au fond ?

Olga , les « trémolos » dans la voix– C’est Alexandre, de SEGPA ! Lui et ses potes, ils en ont mis partout ! Je leur ai dit de ramasser mais ils sont partis en m’insultant !

Ed, réellement dégouté – Ils t’ont insulté ? Attend, je vais les chercher !

Olga, à Tony  – Mais je ne lui ai rien demandé, à lui !

Tony, dubitatif – Il a raison, Olga ! Tu n’es pas payée pour te faire insulter !

Olga  – De toute façon, j’en ai marre de ce taf ! Déjà que ça ne va pas chez moi !...

Ed, entrant dans les toilettes des garçons – Alexandre, tu peux venir à la cantine ?

Alexandre, en train d’uriner – Il faut d’abord que je me secoue la bite !

Antoine, son pote – Ouais, il va se branler !

Ed, feignant encore le calme – Bon, secoue ta teub et viens avec moi, je te prie !

Alexandre, droit dans les yeux, avec un air faussement naïf – J’peux pas, il faut que je me branle, après !

Ed – Tu te branleras après ! Tu viens avec moi !

Alexandre – Je viens pas ! Lâche-moi !

Antoine, sortant des toilettes – Eh les gars, Alexandre, y va taper le pion !

Ed – Antoine ! Tu la ferme ! Toi Alexandre, tu viens avec moi ou je viens te chercher !

Alexandre, remettant son salsifis dans son calcif – Qu’est ce que tu me casses les couilles !

Ed, l’empoignant par l’épaule – Tu ne me fais pas peur, guignol ! Tu viens et tu la ferme !

Olga  – Mon mec, il veut se marier mais je ne me sens pas encore prête !

Tony – Ah…

Olga  – Mes sœurs ne comprennent pas que je ne sois pas prête… Tout ce qu’elles savent me dire c’est que j’ai de la chance !

Tony, en mal de répliques – Et oui…

Olga  – En plus j’ai du retard et je crois que je suis enceinte !

Tony, gêné – Oh… ça ne veut pas dire !

Olga  – Et si ça se passe mal avec mon copain et que j’ai un enfant, qui voudra de moi après ?

Tony – Une femme seule avec enfant peut trouver facilement un compagnon, Olga  …

Olga  – Ah, tu crois ? Tu sortirais avec une jeune femme qui a un bébé, toi ?

Tony, sentant le piège – Je ne peux pas dire, comme ça… Tout dépend...

Olga  – En plus je dois surveiller les collés cet après midi ! Quand je pense aux cas que je vais me coltiner !!

Tony, regrettant de n’être pas allé chercher le merdeux à la place d’Ed – Madame Sauzéon restera dans son bureau… au cas où tu aurais des problèmes…

Olga  – Tu ne veux pas rester avec moi ?

Alexandre, s’égosillant – Lâche moi pédé !

Ed, furieux – T’as dit quoi merdeux ?

Alexandre, bousculant Ed – Ouais, t’es qu’un pédé !

Ed, bousculant violement l’élève, au point de le faire tomber – Ferme ta gueule sale petit con ! Tu veux jouer avec moi ? Vas-y et je te crève !

Alexandre, se calmant un peu – Ouais, je vais le dire à mon frère et il va venir te voir à la sortie !

Ed – Et qu’est ce que j’en ai à branler de ton frère !

Alexandre – Il a fait de la taule, y va te niquer !

Ed, le sourire carnassier – C’est ça ! Si je le vois, je le crève, ton frère ! Viens avec moi, on va voir ta directrice !

Alexandre – Je m’en branle de Bretelle !

Ed, se dirigeant accompagné du délinquant vers le bureau de madame Bretelle – Tu devrais apprendre à te situer un peu avant de t’attaquer à quelqu’un ! Regarde-toi dans un miroir, pauvre con ! Avec tes vingt cinq kilos tout mouillé…

Alexandre – Avec mon frère, on va te niquer !

Olga, pressante – S’il-te-plaît, reste avec moi !

Tony – Ce n’est pas que je ne veuille pas te rendre service, Olga , mais le mercredi est le seul jour où je peux voir mon directeur de recherche ! Et vu que ma thèse n’avance plus…

Olga, encore plus pressante – Mais tu verras ton directeur de recherche plus tard…

Tony, ne sachant plus où se mettre – Je ne peux pas ! J’ai des problèmes à n’en plus finir !

Olga, dépitée – Tant pis !

Tony - …

Olga  – Je fais mes colles et puis je rentre chez moi me coucher !

Tony, las – Tu es fatiguée ?

Olga, regard de chien battu  – Je crois qu’un de ces quatre matins, vous allez apprendre quelque chose !...

Tony, perplexe – Tu ne vas pas faire de bêtise, Olga ?

Olga  – Laisse tomber ! De toute façon, tout le monde s’en fout !

Tony – Bon, écoute, je dois y aller ! Promet-moi que tu ne vas rien faire de regrettable !

Olga  – Va vite à la fac ! A demain !

Ed, à Maria – Madame Bretelle n’est pas dans son bureau… tu sais où je peux la trouver ?

Maria, café à la main – Non… t’as un problème avec Alexandre ?

Ed, exaspéré de ne trouver aucun responsable – On peut dire ça !

Alexandre – Ouais, on peut dire ça !

Ed, se contenant – On t’a pas sonné toi !

Alexandre – Vas y, lâche-moi !

Maria – Laisse tomber, elle a du rentrer chez elle ! Tu verras ça avec elle demain !

Ed – Je voudrais bien voulu régler ça maintenant !

Maria, désagréable – Je vais pas te l’inventer, ta Bretelle ! Elle est pas là, elle est pas là !

Alexandre, narquois – Raté, Ed !

Ed, au pied du mur – Casse-toi ! On se revoit demain !

Alexandre, sortant de la vie scolaire – Je les encule tous ces putains de pions !

Ed – Je vais prendre un café, ça me calmera !

Maria – Moi, je ne m’en occupe plus d’Alexandre ! Chaque fois qu’on en parle à Bretelle, elle le défend, elle nous explique que son père et son frère ont fait de la taule, qu’il est en SEGPA et qu’on saque toujours les élèves de SEGPA…

Ed – Je comprends, maintenant !

Maria – Moi je dis : qu’ils aillent tous se faire voir !

Ed – Je te sers un autre café, Maria l’abeille ?

Maria, le regard fixe – Tu m’as appelé comment, là ?

Ed, interloqué – Quoi ?...

Maria, hostile – Comment tu m’as appelé ?

Ed – Je plaisante…

Maria, haussant le ton – On n’est pas pote que je sache ! Ne t’avise plus jamais de me parler comme tu viens de le faire !

Ed, groggy – Mais je plaisante… ne le prend pas mal…

Maria, plus fort – Je le prends comme je veux ! Tu n’as pas à me dire comment je dois prendre les humiliations ! Et puis j’en ai rien à foutre de toi ! Moi je viens au boulot pour l’argent, je ne viens pas pour me faire des amis !

 

 



06/11/2009
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