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23. Le Bush à oreille. Acte III.




23. Le Bush à oreille.

Acte III.

 

 

 

Ed interpelle l’intrus – Excusez-moi mais que faites-vous ici ?

Monsieur Dufour, revenant de sa cloppe, à l’ « intrus » – Qu’est-ce que tu fais ici, Alexandre ?

Alexandre, au CPE – Eh ! Le laissez pas s’approcher de moi, lui !

Monsieur Dufour – Qui ? Ed ?

Tony arrive à revers – Alexandre ?

Alexandre, hostile – Vas-y mais qu’est-ce que tu veux, Ben ?

Monsieur Dufour – Calme-toi Alexandre, les surveillants ne te veulent pas de mal…

Alexandre, énervé par l’approche d’Ed – Eh, je veux pas qui s’approche, l’autre tête de mort, sinon j’fais du dégât !

Ed, remonté – T’as dit quoi, là ?

Monsieur Dufour – Alexandre, ça suffit maintenant ! – A Ed et Tony – C’est bon, je m’en occupe !

Alexandre, vindicatif – Ouais, c’est ça ! Comme vous vous occupez de mon frère !

Monsieur Dufour – De quoi ?

Alexandre – Ouais, il est où ce fils de pute qui veut taper mon frère ? J’vais l’tuer, moi !

Monsieur Dufour – Alors, pour commencer : le problème avec ton frère est réglé ! Il ne risque rien du tout !

Alexandre – Ouais, c’est ça ! Il est où ce fils de pute ?

Monsieur Dufour – Bon, calme-toi et viens avec moi à la vie scolaire…

Alexandre, dans un regain d’agressivité – J’rentre pas dedans, moi ! Y’a que des têtes de mort !

Monsieur Dufour, à bout de patience – Oh ! Tu vas te calmer, d’accord ?

Alexandre – J’m’en bats les couilles de tes ordres ! J’suis plus élève ici…

Monsieur Dufour, ulcéré – Ah ! Tu crois que tu fais ce que tu veux parce que t’es plus scolarisé ici ? Alors écoute-moi bien mon gars : tu es entré par effraction et rien que pour ça, tu peux finir au poste ! Alors tu entres avec moi dans la vie scolaire ou j’appelle les flics ?

Alexandre, se ravise un peu – C’est bon, j’rentre mais j’vais le tuer ce fils de pute !

Monsieur Dufour entre dans le bureau – Tu ne vas rien faire et tu vas m’écouter un peu ! Ton frère ne risque rien je te dis ! Le problème est réglé ! Qu’est-ce qu’il te faut de plus ?

Alexandre – J’vais l’tuer de tout façon cet enculé d’Olaf !

Monsieur Dufour, hors de lui – Tu vas arrêter de répéter la même chose comme un imbécile ? Tu veux quoi ? Finir taulard comme ton père ?

Alexandre – Quoi ? Vous dites quoi, là ? J’défends juste mon frère, c’est tout !

Monsieur Dufour, 185dB – Et moi je te dis que le problème est réglé ! – Devant le silence d’Alexandre – Par contre, j’aimerais bien savoir qui t’as parlé de cette histoire !

Alexandre – C’est quelqu’un qui m’a prévenu par téléphone !

Monsieur Dufour, étonné – Et… c’est qui ?

Alexandre, fermé – Chais pas !

Monsieur Dufour, à deux doigts de lui en coller une – Tu te fous de qui ? Tu me dis qui t’as donné ce nom ou j’appelle ton père qu’il vienne te chercher ?

Alexandre – C’est bon, j’suis pas une balance !

Monsieur Dufour – Bon, j’appelle ton père !

Alexandre, résigné – C’est bon, j’me casse !

Monsieur Dufour – Tu crois pas t’en tirer à si bon compte Alexandre ? Je te préviens que je ne veux plus te voir devant le collège de la journée, c’est clair ?

Alexandre – C’est bon…

Monsieur Dufour – Ton frère ne risque absolument rien ! Alors pas d’entourloupe !

Alexandre – Mais ouais ! J’ai compris !...

Monsieur Dufour – Ok ! Je n’appelle pas ton père alors…

Alexandre – C’est ça ! – Il ouvre la porte - Allez, j’me tire ! Ca sent trop la mort, ici !...

Ed, énervé – Il se prend pour qui ce petit con ?

Monsieur Dufour, à Ed – Alexandre, c’est pas le genre d’élève que vous pouvez faire entrer dans une case en attendant qu’il fasse bien sagement ce qu’on lui demande !

Tony sent venir l’accrochage – Toujours est-il qu’on ne sait toujours pas qui a prévenu Alexandre !

Ed, laconique – Alexandre le prévenu ?

Monsieur Dufour – Il n’y a pas cinquante personnes qui ont pu lui téléphoner après la dispute !

Aurore – J’ai rien dit tant qu’il y avait Alexandre mais je crois que j’ai une idée…

Monsieur Dufour – Ah oui ? Allez-y, dites…

Aurore – Quand j’ai raccompagné Lola en classe, elle a voulu téléphoner au frère du petit qui avait eu l’altercation avec Olaf…

Monsieur Dufour – Eh oui ! Le frère en question, c’est Alexandre ! – Devant l’étonnement d’Aurore – Et vous lui avez pris, le téléphone, au moins ?

Aurore, dans le caca – Euh… je lui ai interdit d’appeler…

Monsieur Dufour, véhément – Mais est-ce que vous lui avez pris ?

Aurore, désemparée – Non ! Non, je ne lui ai pas confisqué puisqu’elle m’a juré qu’elle ne téléphonerait pas…

Monsieur Dufour, hors de lui – Mais vous êtes naïve ma pauvre Aurore ! Vous ne vous êtes pas dit qu’elle cherchait à vous enfumer ? Qu’à la moindre occasion, elle décrocherait son téléphone pour prévenir Alexandre ?

Aurore – Mais elle m’a parlé de sa mère dépressive…

Monsieur Dufour – Mais elle vous aurait dit qu’elle avait deux trous au cul que vous l’auriez cru ! Alexandre est un ado à problèmes ! Si je faisais ce que me commande le système, je devrais appeler les flics et là, à votre avis, qu’est-ce qu’il deviendrait ?

Madame Sauzéon, sortie de sa réserve devant la colère de son collègue – Calme-toi Christian ! Elle n’est pas encore habituée…

Monsieur Dufour, d’un coup de pied dans la porte – Elle est pas encore habituée ? Ca va prendre combien de temps, encore, pour qu’elle évite ce genre de conneries ? – Il se ravise un peu - Je sors fumer, ça vaut mieux !

Madame Sauzéon, à l’assemblée encore sur les fesses – Il y a longtemps que je ne l’avais pas vu dans cet état !

Ed – Mouais… mais il a pas à lui manquer de respect comme ça !

Aurore, à Ed – Laisse, va…

Madame Sauzéon – Eh ! Il est quatre heures ! Qui est au portail ?

Aurore – Moi… quelqu’un peu venir m’aider ? Il y a beaucoup de monde à cette heure…

Anna, à madame Sauzéon – Même si Aurore a commis une faute, je trouve qu’il n’a pas à lui parler comme ça !

Johanna – Mais… il a gardé sa petite mentalité de petit chef de l’époque où il était patron, c’est tout !

Madame Sauzéon – Chut ! Il revient ! N’allez pas me l’énerver !

Monsieur Dufour – Je suis désolé d’avoir réagi comme ça mais ça m’a mis hors de moi ! Je fais tout pour que ce gosse ne finisse pas en taule comme son père et voilà qu’une pionne me fout tout en l’air parce qu’elle n’a pas une once de jugeote !

Madame Sauzéon – Elle n’a pas acquis encore tous les réflexes, Christian, c’est tout !

 

***

Ed, de retour du portail – Alexandre est encore devant le collège !

Monsieur Dufour – C’est bon ! Il m’a donné sa parole qu’il ne ferait rien !

Ed – Ouais mais comme vous lui avez interdit de rester devant le bahut…

Monsieur Dufour – Non mais c’est bon : j’ai sa parole, ça me suffit !

Ed, agacé – Ok ! ais alors moi, c’est plus mon problème !

Monsieur Dufour - Vous savez, c’est peut être un primo-délinquant mais je sais que dans ces milieux, on n’a qu’une parole !

Ed – Ok… mais il y a toute sa clique et elle me paraît bien excitée…

Monsieur Dufour – Qui ça ?!

Ed – Johnny… Ludovic, qui était absent des cours d’ailleurs ! Et puis tous les autres branleurs qui nous emmerdent à rester devant le collège tous les jours !

Monsieur Dufour – Bon, ils sont devant le collège, et alors ? Ils vous ont agressé ?

Ed, sec – Sans avoir été agressé, je peux vous dire qu’ils sont survoltés et qu’ils emmerdent les autres gosses du collège !

Monsieur Dufour – Pour la moindre incartade il faudrait appeler les flics si on vous écoutait !

 






11/08/2011
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