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28. Dites-le avec des fleurs. Acte II.

 

 

 

28. Dites-le avec des fleurs.

Acte II.

 

 

 

Anthony et Ludovic, amis de Dahlia – Bon, qu’est-ce qui se passe ici ?

Tony, estomaqué – Pardon ? Non mais vous vous croyez où, là, pour demander des comptes ?

Anthony, cheveu sur la langue – Ben quoi ? On veut savoir qu’est ce qui se passe !

Ludovic, à Heather – Ouais, qu’est-c’ t’as dit aux pions toi ?

Heather – Mais laisse-moi !

Tony – Ludovic ! Tu la laisses !

Anthony, d’un signe de la main à ses copains – Venez…

Sébastien, ami d’Anthony, la tête dans la porte entrebâillée – Qu’est ce qui se passe ?

Tony, la main sur l’épaule de Ludovic – Je t’ai demandé de la laisser tranquille !

Ludovic, vindicatif – Oh ! Tu m’touches pas toi !

Tony – D’accord ! J’appelle madame Bretelle et vous allez lui expliquer ce que vous faites à la vie scolaire ! On va voir si vous faites les malins !

Sébastien, amusé, à Anthony – On lui dit ?

Tony, téléphone à la main – Quoi « on lui dit » ?

Sébastien – Non… rien…

Tony, croyant avoir l’avantage – Quoi ? Ben vas-y, parles !

Sébastien, narquois – Madame Bretelle, elle est pas là ! Tu peux toujours appeler à son bureau !

Tony, dans sa barbe – Comme d’habitude quand on a besoin d’elle !

Ludovic, à Heather – Pourquoi tu m’regard’ comm’ ça ?

Tony, à Ludovic – Dehors tous les trois maintenant ! On règlera ça tout à l’heure ! Ne vous inquiétez pas !

Anthony – De toute façon, madame Bretelle, elle est pas là de la journée ! On va rien régler du tout ! – Rires hystériques de Sébastien.

Tony – Dehors ! – Téléphone – Oui ?

Le gars de l’accueil – Ouais ! Un bus scolaire était censé arriver il y a déjà un quart d’heure pour une sortie des 3C… tu vas voir s’il est devant le collège ?

Tony, coi – Je ne peux pas : je suis seul à la vie scolaire et j’ai un souci avec des élèves…

Le gars de l’accueil – Bon, tu veux pas y aller, quoi !

Tony – Je ne peux pas quitter la vie scolaire : je suis seul et j’ai un souci avec des élèves !

Le gars de l’accueil – Bon : tu peux au moins envoyer un de tes collègues ?

Tony – Mais je suis seul !

Anthony revient à la charge sur Heather – Bon, alors t’as dit quoi sur Dahlia aux CPE ?

Tony – Je ne comprends pas pourquoi tu ne vas pas voir : tu es à côté ! Tu n’as qu’à sortir de ton bureau pour voir si le bus est arrivé !...  – Un instant  -  Attends, Serge ! – A Anthony – Ca suffit, sortez de la vie scolaire !

Sébastien, à Anthony – C’est vraiment un collège de merde, ici !

Le gars de l’accueil – Ecoute, ça n’entre pas dans mes attributions !

Tony – Attends, Serge : Heather, va dans le bureau de madame Sauzéon et ferme la porte derrière toi ! Et toi, Anthony : j’appelle tes parents dès que j’ai raccroché ce téléphone ! C’est compris ?

Anthony, inquiet – Quoi ? T’as pas le droit !

Le gars de l’accueil – Allô ? Oh ! Qu’est-ce que tu fais ?

Tony – J’essaie de régler un problème à la vie scolaire, Serge !

Le gars de l’accueil – Bon, alors : on fait quoi ? Parce que les profs qui accompagnent les3C sont pas contents du tout !

Alexis entre dans la vie scolaire – Eh, Sébastien : elle est où la blondasse ?

Sébastien – Dans le bureau de la grosse !...

Tony, inattentif – Je ne sais pas ! Mes collègues sont tous en poste et j’ignore où sont les CPE ! Que veux-tu que je fasse ?

Dahlia entra dans la vie scolaire alors que Tony essayait de raccrocher le téléphone. Elle entra dans le bureau de madame Sauzéon : à sa vue, Heather poussa un cri de panique. Tony compris trop tard : quand il intervint, Dahlia s’était jetée sur Heather. Elle réussissait l’exploit de lui tirer les cheveux et de lui tirer en même temps des coups de pieds dans le dos. Tony dut s’interposer physiquement. Dahlia était difficile à maîtriser, excitée par les encouragements de Sébastien, Ludovic, Anthony et Alexis. Encouragements auxquels vinrent s’ajouter les cris des SEGPA qui encerclaient et entraient dans la vie scolaire.

Dahlia, retenue par Tony – Lâche-moi, tête de mort ! J’vais t’taper !

Ed et Bastien entrent dans la vie scolaire – C’est quoi ce bordel ?

Tony, soulagé – J’en peux plus ! Je vais péter un câble ! Vous vous rendez compte ? Dahlia est entré jusque dans le bureau de madame Sauzéon pour frapper Heather ! Et j’ai toute la clique dans la vie scolaire depuis un quart d’heure !

Ed, à Bastien – Tu peux aller à la cantine chercher madame Sauzéon ? Il faut qu’elle voit ça !

Sébastien, à Anthony – Oh oui ! Il faut qu’elle voit ça !

Anthony – Ouais mais moi j’ai faim alors il faut qu’elle se bouge le trou de balle sinon ça va me casser les couilles !

Ed, aux potes de Dahlia – Anthony, Sébastien : vous sortez de la vie scolaire.

Anthony – Tony, il a essayé de nous faire partir et il a pas pu alors c’est pas toi qui va nous faire partir d’ici ! – Rires hystériques de Sébastien.

Ed hausse le ton – Barrez-vous d’ici ou je vous vire manuellement !

Sébastien, à Anthony – Allez, viens ! Y’a que des pions de merde, ici !

Ed, préoccupé par Dahlia – C’est pour faire raccord avec des fumiers comme vous !

Sébastien, décidé à en découdre – Tu peux répéter ?

Ed, furieux – Barre-toi ou je t’en colle une !

Monsieur Dufour et sa collègue – Qu’est-ce qui se passe ici ?

Dahlia – Oh non ! Voilà l’autre tête de mort !

Monsieur Dufour – Pardon ?

Tony – Ce n’est que ça depuis vingt minutes ! Elle est venue cogner Heather dans le bureau de madame Sauzéon et depuis, avec les encouragements de ses collègues, elle ne fait que dans la provocation !

Madame Sauzéon, le cri dans la voix – Foutez-moi le camp de là tout de suite !

Anthony, arrogant – Vous avez pas à nous parler comme ça !

Madame Sauzéon, d’une tarte – Et là, comment tu crois que je te parle ?

Anthony, choqué – Vous avez pas le droit de me taper !

Sébastien – On va porter plainte pour ça !

Ed, à Sébastien - Casse-toi ou je t’en colle une !

Sébastien, en sortant – On en reparlera, sales fonctionnaires !

Madame Sauzéon, à Anthony – Tu t’assieds là et on va appeler tes parents pour leur dire que je t’ai donné une claque !

Tony, voyant débarquer une femme l’air pas commode – Qu’est-ce que c’est que ça, encore ?

La femme, petite créature peroxydée – C’est vous qui m’avez appelé ?

Tony – Non…

La femme – Comment ça ? La directrice vient de m’appeler pour me dire que Heather, elle s’est fait cogner par de la racaille !

Tony – C’est la principale qui vous a appelé ?...

La femme – Alors moi je vais vous dire une chose : je commence à en avoir marre qu’il y ait autant de racaille dans ce bahut ! Comment ça se fait que ma fille s’est fait taper sur la gueule ?

Tony – Je... je ne sais pas quoi vous dire ! En fait…

La femme – Ouais ! C’est bon ! Elle est où, ma fille, que je me casse ?

Tony – On l’a emmenée à l’infirmerie…

La femme – C’est bon ! Je vais la chercher, je me casse !

Tony – Attendez : madame Sauzéon souhaiterait vous voir…

La femme – Vous me faites chier ! Je suis pas fonctionnaire, moi ! Vous m’appelez toujours quand je suis au boulot ! Vous voulez quoi ? Que je me fasse virer ?

Madame Sauzéon, raccrochant violement le combiné de téléphone – Qu’est-ce que j’entends, là ? – A Anthony, médusé – Toi, tu bouges pas d’ici !

La femme – Ah, c’est vousla Sauzéon ? Qu’est-ce que c’est que ce collège de merde ?

Madame Sauzéon, plus brute que jamais – Je vous demande pardon ? Mais vous croyez quoi, là ? Que vous parlez à votre fille ?

 

 

 

 

 



19/10/2011
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