SEVICE PUBLIC

L’élève de troisième qui avait été agressé par les « enfarineurs » était de ces garçons que les surveillants ne connaissaient pas parce que très discret. Tony, Ed et Mario avaient du regarder sa photo sur le trombinoscope pour le remettre. Et ce qui venait de se passer allait bien au-delà de la mauvaise plaisanterie : témoignages à l’appui, les surveillants et le CPE apprirent qu’après la fermeture du portail, Fabien et Florian avaient été enfariner un élève nommé Clément. Couvert d’eau et de farine, il avait râlé, leur disant qu’ils avaient passé l’âge. Là, Fabien fit demi-tour et le bouscula. Clément tomba sur la tête et reçu un coup de pied dans le dos. Les deux abrutis s’enfuirent quand ils virent que leur victime ne bougeait plus. Les pompiers furent appelés quand des élèves ayant assisté à la scène eurent avertis le secrétariat.

Le père de Florian – Je ne peux pas croire que mon fils ait battu un élève !

Ed – Pourtant il est aux urgences, là !

Florian – Mais… on voulait juste s’amuser ! Et puis il a fait le malin…

Tony, interrompant Florian – Comment ça « il a fait le malin » ?

Florian, larmoyant – Mais oui… il nous a dit qu’on était des gamins !...

Tony – Et alors ? C’est ça que tu appelles « faire le malin » ? Alors que c’est vous qui êtes allé l’importuner ! Il ne faut rien vous dire ! C’est ça ?

Florian - …non…

Tony – Vous vous permettez d’agresser les gens et ils n’ont absolument pas le droit de vous faire la moindre remarque !

Le père – Ecoutez… ça ne doit pas être bien grave ! Quand je suis passé en voiture pour vous amener Florian, il était couché sur le trottoir mais il était conscient !

Tony, étonné – Mais… vous ne vous êtes pas arrêté ?

Le père – Pour quoi faire ? Il avait juste le coude en sang ! Mais ça avait l’air d’aller à part ça !

Ed – J’en reviens pas !

Le père – Quoi ? Vous croyez que mon fils va avoir plus de problème ?

Tony – Mais il n’y a que ça qui vous préoccupe ?

Le père, gêné – Hum… excusez-moi…

Johanna, sortant de la vie scolaire avec Maria – Monsieur, vous pouvez aller voir le principal. Il vous attend dans son bureau avec les CPE.

Le père – Bon, j’y vais. – Puis à son fils – Allez fiston, ça va bien se passer !

Florian – Ouais mais j’ai peur, moi…

Le père – Bon, excusez mon fils… je suis désolé…

Tony, ferme – Au revoir !

Maria, regardant le père et son monstre s’éloigner – J’espère qu’il va prendre un averto dossier ce petit con !

Johanna – Maria ! Même s’ils n’auraient jamais du faire ce qu’ils ont fait, ça reste des gosses tout de même !

Tony – Gosses ou pas, je peux te dire que je les vois différemment depuis qu’ils se sont acharné sur Anna et moi ! Et quand je pense au gamin qu’ils ont envoyé aux urgences !

Maria – Mais oui ! C’est ça le pire ! Ils ont quand même blessé un autre élève !

Johanna – On dirait qu’ils ont fait exprès quand on vous écoute !

Cédric – Anna vient d’appeler depuis le secrétariat ! Fabien et sa mère sont là ! Elle aimerait que tu sois là, Tony !

Tony – Ok, j’y vais ! – Tony croisa Olga dans le couloir : elle ne lui décrocha pas un regard – Bonjour madame !

Anna – Ah ! Te voilà Tony ! Tu peux expliquer à madame la violence de leur geste envers nous ?

Tony – Je confirme : ils se sont acharnés comme des forçats…

La mère – Ecoutez… je comprends que vous soyez mécontents mais la farine et l’eau, ça ne fait quand même pas bien mal !

Anna – Pardon ? Vous plaisantez ou quoi ? Ca vous ferait quoi si on sortait et que je vous lance de la flotte et de la farine en pleine figure ?

La mère – Donnez moi vos habits et je vous les laverai, si vous voulez !

Anna – Je crois qu’on s’est tout dit ! En tout cas, ne comptez pas sur moi pour aller voir le principal afin d’intercéder à la faveur de votre fils !

La mère – Vous vous en foutez bien que mon fils passe un sale moment avec la direction !

Tony, interrompant Anna – Attend, deux minutes ! Madame… ça va plus que mal tourner pour votre fils dans la mesure où lui et Florian ont envoyé un garçon de troisième aux urgences !

Anna et la mère – Quoi ?

Tony – On l’a appris il y a quelques minutes ! Donc, si vous voulez mon avis, vous feriez mieux d’assister au règlement de ce problème dans le bureau du principal !

La mère – Bon… j’y vais… mais ne comptez pas que je me laisse faire !

Anna – Quelle conne !

Tony – Je ne te le fais pas dire ! Elle est au moins aussi obtuse que le père de Florian !

Anna – Je ne pouvais pas rester face à lui, tout à l’heure ! Je crois que je l’aurais tarté !

Tony – Je me doute !...

Monsieur Dufour, sortant du bureau du principal – Ah ! Vous êtes là… je sors fumer une cloppe et j’y retourne.

Anna – Moi aussi je vais m’en fumer une !

Tony – Tu peux m’en filer…

Anna – Tiens !

Monsieur Dufour – Madame Sauzéon et moi avons demandé un avertissement dossier… après on ne peut pas faire grand chose dans la mesure où ils quittent l’établissement !

Anna – Et pour Clément ?

Monsieur Dufour – Alors, le père de ce garçon a appelé pour nous dire que Clément allait bien. Il a quelques contusions et le coude écorché…

Tony – Tant mieux si ce n’est pas trop grave !

Monsieur Dufour – En revanche le père m’a dit qu’il allait porter plainte ! Je lui aie dit qu’il en avait le droit !

Anna – J’espère que ça va les faire réfléchir !

Monsieur Vandeputte – Bon, ça va mieux ?

Tony – Oui… merci.

Monsieur Vandeputte, sur un ton sec – Les derniers élèves sortent de la cantine… il faudrait peut être ouvrir le portail, non ?

Tony, acerbe – J’y vais !

Anna – Attend ! J’ai pas envie de me reprendre de la farine dessus !

Tony – J’y vais ! Reste là !

Ed, croisant Tony, en allant aussi au portail – Tu fais quoi ?

Tony – Ben je vais ouvrir le portail ! Toi aussi ?

Ed – Ouais…

Emilie, accompagnée de Sofia – Qu’est-ce qui t’es arrivé Tony ?

Tony – Rien ! Juste deux idiots qui m’ont fariné !

Emilie – C’est débile !

Tony – Je sais bien !...

Emilie – Mais tu vas bien, quand même ?

Tony – Oui, merci ! Ca va !

Emilie – Voilà… c’est fini…

Sofia – Trop bien !

Emilie – Bof… mon bus va arriver… je peux vous faire la bise, les garçons ?

Ed – Tu t’es lavé les dents, j’espère ?

Emilie, amusée – T’es méchant !

Ed – Profites en, après c’est fini !

Tony – Allez, Emilie, bonnes vacances et peut être à bientôt !

Emilie – Je passerai vous voir à la rentrée !

Tony – Ok… et toi Sofia ?...

Sofia – Non… moi je pars vivre en région parisienne…

Tony – Bon, et bien bonne chance !

Ed – Allez… prenez soin de vous !