SEVICE PUBLIC

49. Un jour sans fin.




49. Un jour sans fin.


VENDREDI 13 MARS


Anne Marie – Qu’est-ce que tu as au cou Tony ?
Tony – Au cou ?...
Anne Marie s’approche – Tu es bourré de ganglions !
Tony, livide – C’est vrai que je me suis levé en ayant mal au cou mais j’ai rien vu…
Madame Sauzéon – C’est pas normal, ça, Tony ! Allez voir le médecin à côté du collège !
Tony – J’irai en sortant, tout à l’heure…
Madame Sauzéon – Il en est hors de question ! Vous allez consulter le médecin maintenant ! Si vous n’avez pas de quoi le payer sur vous, je vous prête un chèque mais vous y allez !
Anne Marie – Elle a raison Tony ! Vas-y maintenant !
Julien – Je t’emmène en voiture si tu veux.
Madame Sauzéon – Non mais ne vous inquiétez pas, Jules : le docteur est juste à côté du collège.
Tony – C’est bon, j’ai ma carte bleue… et ma carte vitale. Bon, j’y vais ?
Madame Sauzéon – Tout de suite ! – Tony sort de la vie scolaire – J’espère que c’est pas une leucémie ou quelque chose dans ce genre ! On en a déjà un qui est malade, ça suffit maintenant !
Monsieur Dufour – On a des nouvelles de Mario d’ailleurs ?
Madame Sauzéon – Je suis allée le voir la semaine dernière. Le chirurgien parle de l’opérer pour lui enlever un lobe du poumon…
Monsieur Dufour – Et c’est mauvais ?
Anne Marie – Ce n’est jamais bien bon mais ça peut vouloir dire que sa maladie est localisée. Dans ce cas, on procède à une lobectomie, ce qui évite des traitements d’impact plus globaux comme la chimio.
Monsieur Dufour – D’accord…
Madame Delage – Excusez-moi mais j’ai un problème avec Goran.
Monsieur Dufour – Qu’est-ce qui se passe ? – Madame Sauzéon retourne dans son bureau.
Madame Delage – Eh bien figure-toi qu’on était en classe quand je me suis aperçue qu’il avait le pantalon baissé !
Jules, à voix basse – Non mais je rêve là ! – Ed se marre.
Monsieur Dufour – Le pantalon baissé ? Ah bon ? – Il regarde Goran – Rigole pas bonhomme parce que là, j’essaie de traiter le problème avec tout le calme que ce genre de situation demande. Mais si tu ne fais aucun effort de ton côté, je ne vois pas pourquoi je me forcerai à en faire !
Goran, désinvolte – Vous avez qu’à me coller !
Monsieur Dufour, un ton plus haut – Oh mais je te parle pas de colle ! Tu vas te retrouver dans le bureau de la principale…
Goran – C’est qui, ça ?
Monsieur Dufour – Tu ne connais pas madame Hachiche ? Bien : dans ce cas je vais t’emmener directement dans le bureau de ta principale, madame Bretelle, pour voir !
Goran, les yeux fixés sur ses bottes en plastiques – C’est bon, j’arrête !
Monsieur Dufour – Pourquoi tu as fait ça ?
Goran - …
Monsieur Dufour – Pourquoi tu as fait ça ?
Goran – Je sais pas.
Monsieur Dufour – Va dans mon bureau, je dois parler à ton professeur. – Goran s’exécute.
Madame Delage – C’est incroyable, hein ? Et puis j’ai eu beau lui demander de se rhabiller, il n’en a rien eu à faire ! – Ed se marre.
Monsieur Dufour – Tu veux que l’on règle ça avec ta directrice ?
Madame Delage – Non, j’aime mieux qu’on voit ça ensemble.
Monsieur Dufour – Ok ! Allons dans mon bureau alors.
Jules, à Ed – C’est toujours comme ça, ici, ou quoi ? ! – Ed se marre – Depuis que je suis arrivé, je vois que des gros cas !
Anna, à Jules – C’est bon, il a violé personne non plus ! – A Ed – Et puis toi, t’es là que tu te marres…
Ed, sérieux – Venant de Delage qui trouve qu’on ne « demande » pas assez les choses aux élèves et qu’on fait preuve d’autoritarisme, je trouve ça marrant, effectivement !
Anna – Grandis un peu Ed !
Ed – Je te demande pas d’adhérer !
Anna – T’as pas intérêt d’ailleurs !
Ed – Je te demande rien du tout si tu regardes bien ! Même pas de me faire des leçons de morale !
Anna – Me parle pas comme ça, Ed ! J’suis pas ta pote, ok ?
Ed, hausse le ton – Mais toi, me parle pas du tout ! Je t’ai rien demandé alors lâche-moi un bon coup ! – Bastien entre dans la vie scolaire.
Anna, tout en cris – Oh ! Tu te calmes ?
Ed – Quoi ? C’est toi qui me fais chier et c’est moi qui dois me calmer ? Tu te fous de ma gueule ou quoi ?
Madame Sauzéon, sous les regards effarés des surveillants – Ca suffit maintenant !
Anna – Vous avez vu comment il me parle ?
Ed – Lâche-moi et je te parlerai pas, comme ça tout le monde sera content !
Madame Sauzéon – Ed, vous vous calmez maintenant ! – A part – Quoi qu’elle ait dit, elle n’a pas été grossière avec vous ! Vous êtes allé trop loin, là !
Ed – Attendez : elle bave sur moi dès qu’elle peut et en plus je dois me fader ses leçons de morales à deux balles !
Madame Sauzéon – Peut être mais vous êtes un homme : et vu l’état dans lequel vous vous mettez, on est tous en droit de vous demander un peu de self-control !
Ed – Je vais faire un tour dans la cour, ça vaut mieux ! – Il sort.
Anna, les yeux rouges – Ca va pas se passer comme ça ! Moi je vais voir la principale cette fois !
Madame Sauzéon – Ecoutez Anna : autant je suis d’accord avec le fait qu’il est allé trop loin cette fois, autant je considère que vous faites tout pour le mettre en rogne !
Anna – Ah bon ? Donc il a plus qu’à me foutre dessus, ce sera normal !
Madame Sauzéon – Non ! Sa réaction est inexcusable ! Mais il faut aussi reconnaître que vous faites tout pour que ça tourne mal !
Anna – Je suis pas d’accord avec sa façon de faire, c’est tout !
Madame Sauzéon – Mais il y a d’autres manières de lui faire comprendre que de le prendre de front comme vous le faites ! Je ne suis pas toujours d’accord avec vos façons de faire, et même : je ne suis pas toujours d’accord avec mon collègue ! Mais si vous ne faites aucun effort en termes de diplomatie, comment voulez-vous que ça ne pète pas ?
Anna, acerbe – C’est bon, j’ai compris !
Madame Sauzéon – Oh et puis zut ! Débrouillez-vous avec lui la prochaine fois !
Anna – Mais j’ai rien demandé à personne, moi !
Tony, revenu de chez le médecin – Ca y est !
Anne Marie – Alors ? Qu’est-ce qu’il a dit ? – Madame Sauzéon s’approche de Tony.
Tony – C’est une mononucléose infectieuse. Il pense que j’ai du me faire ça en me rasant.
Madame Sauzéon – Tant mieux !... Enfin : tant mieux, je veux dire que c’est moins grave qu’autre chose !
Tony – Oui ! J’ai pensé au pire sur le coup…
Madame Sauzéon – Vous êtes blanc comme un linge ! Ca va aller ?
Tony – Je ne sais pas trop si c’est le contrecoup ou si c’est la maladie mais je suis sur les genoux !
Madame Sauzéon – Oh ! Ca doit être le contrecoup de la peur que vous avez eu ! Vous voulez rentrer chez vous vous reposer ?
Tony – Non, c’est gentil mais je n’aurai pas le courage de rentrer !
Anne marie – J’habite à cinq minutes : si tu veux, je te donne mes clés et tu vas dormir un peu !
Tony, étonné – Non merci… c’est gentil ! Je vais prendre un peu l’air dans la cour… - Tony sort du bureau.
Ed – Alors, il t’a dit quoi le toubib ?
Tony – Mononucléose infectieuse!
Ed – Aie! Ca crève, ça!
Tony – Justement! Je suis HS !
Ed – Tu devrais rentrer chez toi !
Tony – Anne Marie m’a proposé de me prêter son appart ! Mais je vais finir ma journée normalement !
Ed – Pourquoi t’as pas accepté ?
Tony – C’est gentil à elle mais on se connaît à peine !
Ed – Et alors ? Elle t’a juste proposé d’aller chez elle, pas d’y vivre !








10/02/2012
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