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54. Murphy ?




54. Murphy ?

 

 

LUNDI 06 AVRIL.

 

 

Monsieur Dufour – Ah ! Je vous ai pas dit, Françoise revient lundi…

Anna, l’air entendu – Mouais, trois semaines pour un bras cassé…

Monsieur Dufour – Vous exagérez, là ! Autant elle a des défauts, autant je ne crois pas qu’on puisse lui reprocher de tirer au flanc !

Anna Marie – C’était grave ?

Monsieur Dufour – Elle a eu une vilaine fracture et elle a du passer deux fois sur le billard…

- Il change de sujet le sourire aux lèvres – Ah ! Tony ! Je crois que c’est pour vous…

Noémie entre, une tête d’enterrement : elle ne dit rien - …

Tony – Qu’est-ce qui t’arrive ?

Monsieur Dufour, à Tony – Bon, ben on va vous laisser pour pas vous déranger… - Il sort du bureau avec Anne Marie et Aurore.

Noémie – Je peux pas aller en cours !

Tony, dans sa tête – C’est le moment de ma pause ! Tu vas voir qu’elle va me la torpiller ! – A Noémie – Et pourquoi ça ?

Noémie – J’ai mal à la tête !

Tony – Bon… Ecoute : je te propose d’aller en cours et si tu vois que ça ne s’arrange pas, tu redescends et je t’envoie à l’infirmerie.

Noémie – Ok… - Tony, étonné de si peu de résistance, lui fait un billet de retard et la renvoie en cours.

Tony, à Anna – Bon, je prends ma gamelle et je vais manger au réf question d’être un peu tranquille…

Monsieur Dufour – Tony ! Vous faites quoi, là ?

Tony – Rien ! C’est l’heure de… - Pas le temps de dire « pause » !

Monsieur Dufour – J’ai oublié d’envoyer quelqu’un relever Gina à l’urne ! Ca fait deux heures qu’elle y est, il faudrait que vous alliez la remplacer !

Tony – L’urne ?

Monsieur Dufour – Oui ! L’urne pour les élections du conseil général jeunes ! – Il voit que Tony hésite – Les autres sont partis soit manger soit à leurs postes… et les nouveaux sont pas capables de surveiller l’élection. Et comme d’habitude vous ne mangez pas, ça changera rien pour vous…

Tony, résigné, sous les regards effarés d’Anna – J’y vais… - Il repose sa gamelle dans son casier.

Monsieur Dufour – Ah ! Mais vous avez une gamelle aujourd’hui ?

Tony – C’est pas grave, je verrai ça tout à l’heure…

Monsieur Dufour – Voilà ! Vous vous prendrez le temps que vous voulez cet après midi… Je vais chez moi ! Je vous fais confiance, hein !

Tony, las – Ok…

Anna, excédée – Mais pourquoi tu lui as pas dit que c’était ton heure de pause ?

Tony – Bah ! Y’a personne pour relever Gina de toute façon ! Faut bien que quelqu’un le fasse !

Anna – Et tu te fais systématiquement baiser ! Excuse-moi l’expression mais franchement ! – Elle regarde Tony – En plus tu lui facilite les choses : tu lui dis toi-même que tu mangeras plus tard ! Il a le beau rôle, lui !

Tony – C’est pas grave, va ! – Il sort de la vie scolaire et traverse la cour.

Monsieur Vandeputte intercepte Tony au milieu de la cour, accompagné de Noémie – Dites, vous allez où, là ?

Tony – Dans le préfabriqué surveiller l’élection du conseil général jeunes, pourquoi ?

Monsieur Vandeputte – J’ai trouvé cette jeune fille dans les couloirs !

Tony – Pourquoi tu n’es pas allée en cours ?

Noémie – Parce que j’ai mal à la tête !

Tony, énervé – Mais on était d’accord ! Tu devais retourner en cours le temps de voir comment tes maux de tête évoluaient ! Mince !

Monsieur Vandeputte – C’est vous qui l’avez renvoyée en cours ?

Tony – Oui mais je pensais qu’elle allait jouer le jeu si je puis dire…

Monsieur Vandeputte, agacé – Mais il fallait la raccompagner !

Tony, interloqué – Comment ?

Monsieur Vandeputte – Vous savez très bien qu’on ne faut pas faire confiance aux élèves, Tony ! Depuis le temps que vous êtes ici, je ne comprends pas que ça ne soit pas devenu un réflexe chez vous ! Alors je vais l’emmener à la vie scolaire mais la prochaine fois, j’apprécierai que vous la raccompagniez en classe pour vous assurer qu’elle y est bien ! Même si c’est au troisième étage ! – Monsieur Vandeputte s’éloigne avec Noémie.

Tony, dégouté – Putain ! Elle a réussi à me faire engueuler cette gourde ! J’en ai marre de ce boulot mais j’en ai marre ! – A Gina – Ah ! Gina !

Gina, mécontente – C’est toi qui me relève ?

Tony – Oui…

Gina – Eh ben il était temps ! Ca fait trois heures que je suis collée à cette urne !

Tony – Désolé, Dufour vient juste de m’envoyer…

Gina – Non mais je dis pas ça pour toi ! C’est juste que je devais le remplacer une demi heure et que j’y ai passé la matinée ! – Silence de Tony – Je suppose que tu n’as pas pris ta pause ?

Tony – Non mais c’est pas grave…

Gina – J’en étais sûre ! Bon, écoute, je vais manger vite fait parce que je n’ai rien dans le ventre depuis hier soir ! Et puis je vois si quelqu’un peut te relever assez rapidement parce que là, vu comme c’est parti, tu y es jusqu’à cinq heures ce soir !

Tony – D’accord… à tout à l’heure ! – Gina s’en va.

Laurent Lanusse – Salut toto ! Je mets le papier du vote où ?

Tony – Hein ? Euh… dans l’urne !

Laurent – Ah ben oui ! – Il rigole l’air heureux. – Sinon, ça va toi, depuis la dernière fois ?

Tony, un peu exaspéré – Ouais…

Jean Broute, d’un cri – Aie ! Enculé ! – Il tombe sur l’urne qui manque de valser dela table.

Tony – Tu peux me dire ce que tu fais comme ça ?

Jean – Mais c’est lui, là !... – Son copain rit – Mais arrête de rire sale PD !

Tony, fâché – Ton vocabulaire Jean !

Jean – Mais c’est vrai ! Il m’a enfoncé son doigt dans le cul ! – Tony est sidéré – Ben ouais ! C’est pour ça que je suis tombé sur la boîte !

Tony se contient – Allez, sortez ! Vous avez voté alors vous sortez d’ici !

C’est à cet instant précis que Matt Lebras, qui chahute avec ses copains, fait tomber le tas de bulletins de vote. Comme si cela ne suffisait pas, il éparpille, dans l’euphorie, les 200 bulletins d’un coup de pied.

Tony explose – Non mais qu’est-ce que tu fous là ? – La bande est médusée – Qu’est c’que tu fous là ?

Matt, chancelant – C’est bon, je m’amuse…

Tony – Tu t’amuses ? Tu te fous de ma gueule ? – Tony vocifère – Fous-moi le camp tout de suite avant que ça tourne mal ! Barre-toi de là ! – Les copains sortent et Tony se met à ramasser les bulletins.

Matt, après quelques hésitations – Tony… j’ai peut être fait une bêtise mais t’as pas à me parler comme tu l’as fait !

Tony – Une bêtise ? – Il se lève – Tu me prends délibérément pour un con devant tout le monde et tu me parles d’une bêtise ? Je m’y attendais de n’importe quel gamin ici mais pas de toi !

Matt – Je suis désolé Tony… je vais t’aider à ramasser…

Tony, en phase de refroidissement – C’est bon… vas profiter de ta récré…

Matt – Non, non ! Je t’aide ! J’ai été trop con, là… - Il se met à ramasser les bulletins – Et après, si tu veux, j’irai surveiller le registre où il faut signer quand on a voté parce que les élèves, ils font n’importe quoi, avec ! – Tony regarde, calmé, Matt.

Bastien débarque – Tony, j’ai une mauvaise nouvelle…

Tony – Qu’est-ce qu’il y a ?

Bastien – Aude a laissé entrer à la vie scolaire des élèves alors qu’il n’y avait personne pour les surveiller et ils t’ont fait ton sac à dos !

Tony – Génial ! Y’avait mon portable dedans ! Mais… y’avait pas Anna de surveillance de bureau ?

Bastien – Non, Anna est partie chercher des élèves qui ont fait le mur et Dufour avait fermé le bureau à  clé… jusqu’à ce qu’Aude…

Tony – Putain, c’est pas vrai ! – Pour lui-même - Y’en a un qui doit bien s’amuser, là !

Bastien, intrigué – De quoi ?

Tony, la mine défaite – Tu vois, celui qui écrit le scénario de ma vie, il doit drôlement faire marrer ses lecteurs ! Je ne vois que ça ! Sinon, pourquoi il s’acharnerait à me faire chier par tous les moyens ? Non, moi je ne vois que ça : il est même pas sadique, il est là pour faire marrer ses lecteurs… ou ses potes !

 








24/03/2012
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