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51. Un Mars et ça r’part… pas !



51. Un Mars et ça r’part… pas !


LUNDI 23 MARS.


8h15. Tony arpente la cour quand arrivent les premiers élèves.
Gina – Eh Tony!
Tony – Oui?
Gina – Je viens du portail et tu devineras jamais quoi!
Tony – Quoi ?
Gina – Tu sais qu’on a un nouvel élève aujourd’hui ? – Noémie passe dans le champ de vision en courant : elle se vautre à plat ventre. – Mince ! Mais qu’est-ce qu’elle a fichu ?
Tony, déjà blasé – Non mais laisse !... Tu parlais d’un nouvel élève…
Gina – Ah oui ! Eh bien c’est le frère de Vincent !
Tony, étonné – Lanusse ?
Gina – Tu le savais pas ?
Tony – Ben non… mais Vincent me lâche depuis un moment…
Gina, amusée – Ca te manque pas ?
Tony – Pas vraiment !
Gina – C’est le portrait craché de son frère ! Par contre, y’a un truc avec cet élève : dès qu’il est arrivé au portail, Ed l’a appelé monsieur propre… tu sais pourquoi ?
Tony – Oh, avec Ed, faut s’attendre à tout !
Noémie, les mains écorchées – Tony, l’infirmière elle est pas là !
Tony – Pff… tu peux me dire ce que tu faisais à courir dès huit heures et quart ?
Noémie – Je courais après Goran parce qu’il m’a dit que… - Un air mystique – Je sais pas si je peux te le dire !
Tony, soulagé – Oh mais le dis pas si t’as pas envie ! Viens avec moi, je vais te panser les mains !
Noémie – En fait, il m’a dit que j’avais un beau cul et qu’il préfèrerait me rouler une pelle au cul qu’à ma figure ! – Elle rit.
Tony, écœuré – Rouler une pelle à ton cul ? – Il s’arrête de marcher – Mais… ça ne veut rien dire !
Noémie – Mais si ! Ca veut tout dire…
Tony, dans un mouvement de panique – C’est bon ! Je veux pas savoir !...
Monsieur Dufour – Salut Tony ! – Il observe Noémie – Alors vous, vous attaquez la journée à fond dès le début ! – Il rit.
Tony – Ben… l’infirmière n’est pas là alors il faut bien sue quelqu’un lui mette un pansement !
Monsieur Dufour – L’infirmière n’est pas là ? Mazette ! – A Noémie – Et puis qu’est-ce que tu as fait pour te retrouver dans cet état à l’ouverture du collège ?
Noémie, la mine déconfite – Je me suis entravée et je suis tombée…
Monsieur Dufour, un soupir d’exaspération – Je vais au portail, madame Sauzéon est absente aujourd’hui ! Elle s’est cassé le bras.
Tony – Ok ! – Il soigne Noémie – Allez, va te ranger que ça sonne !
Tony sort faire ranger les élèves. Jules se prend la tête avec Alexis. Après une gueulante, Jules emmène Alexis à la vie scolaire.
Jules, en passant près de Tony – Non mais j’en peux plus d’ici !
Tony – Qu’est-ce qui se passe ?
Jules – Il se passe que les meilleurs sont des abrutis dans ce collège… alors je te dis pas les pires ! – Il continue sa route vers la vie scolaire.
Tony – Mouais… Allez la permanence ! On se range ! – Vincent tape un petit – Oh ! Vincent ! Tu fais quoi, là ?
Vincent, insolent – Non mais ça va, c’est mon frère !
Tony – Mais… c’est pas parce que c’est ton frère que tu peux le taper !
Vincent – Mais fous-moi la paix ! On n’est plus potes depuis longtemps je te rappelle !
Tony, éberlué – Tu vas me parler autrement ?
Vincent – Mais c’est bon ! C’est toi là, qui vient faire le malin pour impressionner les petits !
Tony – Je rêve là ! – Vincent fait des grands gestes de colère – Tu te calmes maintenant ! – Vincent insiste : il met un coup de poing dans sa main – D’accord ! Si tu le prends comme ça, on va y aller par tranches de deux heurs !
Vincent, l’air furieux de la victime – Quoi ? Je suis collé ?
Tony – Mercredi !
Vincent – Putain mais qu’est-ce que j’ai fait ?
Tony – Ton attitude Vincent ! Voilà ce qui pose problème ! – Vincent se mord le poing en versant des larmes de crocodile – Je suis pas ton chien Vincent ! Ne l’oublie pas ! – A tous les élèves abasourdis – Allez, on rentre en permanence et au calme je vous prie !
Laurent, en route – Eh ! Merci Anthony !
Tony – Non, moi c’est Tony, Laurent !
Laurent, visiblement étonné – Tu t’appelles Tony Laurent ?
Tony – Non ! Juste Tony !
Laurent, déçu – Ah bon ! – Un instant – C’est dommage, j’aurais bien aimé que tu t’appelles Tony Laurent !
Tony, un peu agacé – Mais ça n’existe pas, ça !
Laurent – Non mais si ça avait existé, je veux dire !
Tony – Mouais ! – A l’assemblée – Bon : vous êtes douze ! Je veux bien vous laisser vous asseoir à raison de deux par table à condition que je n’entende pas un bruit !
Chloé – Je peux dessiner ?
Tony – Tu n’as pas de travail à faire ?
Chloé – Non…
Tony – Dans ce cas, c’est d’accord.
Laurent – Tony ? Je peux venir te voir pour ma SVT ?
Tony – Ah ! Si tu veux travailler, c’est pas moi qui vais t’en empêcher ! – Aux autres – Non ! J’ai dit que je ne voulais rien entendre ! Vous êtes douze et vous faites le bruit de  soixante élèves !
Laurent, le livre de SVT ouvert – Là !
Tony – Quoi, « là » ?
Laurent – En fait je comprends pas…
Tony – Tu comprends pas quoi ? – Au élèves – Chut !
Laurent – La question : « Qu’est-ce qu’un muesli ? Donnez un exemple. »
Tony, intrigué – Un « muesli » ? – Il regarde – Un mustélidé ! On te demande ce qu’est un mustélidé ! – Le bruit monte.
Laurent, le regard vide – Je sais pas qu’est-ce que c’est ! – Un instant – C’est un ours !
Tony – Un ours ? Tu viens de me dire que tu ne savais pas ce que c’était !
Laurent – Si, si ! Y’en a un qui m’a poursuivi, une fois !
Tony, perdu – De quoi ?
Laurent – Tu sais dans le petit bois, à côté du collège, eh ben y’a un ours qui m’a poursuivi ! Je te dis pas ! J’ai trop eu la trouille !
Tony, ailleurs – Tu m’étonnes… - Le bruit monte encore.
Laurent – Non mais c’est vrai, hein ?
Tony, rappelé à la réalité – Pardon ? Oui ! Bien sûr !
Laurent – Et du coup, j’ai du grimper dans un arbre pour pas me faire déchiqueter…
Ed, entre en permanence – Excuse Tony…
Tony – Ouais !
Ed, malgré le brouhaha – Je dois envoyer monsieur propre à la vie scolaire pour des documents… - Laurent est fier comme un gardon de se faire aussi vite deux « amis ».
Tony – Vas-y Laurent ! – A la permanence – Oh ! J’ai dit quoi ? – Silence – Si je dois vous le redire, on repasse à un par table et travail pour tout le monde ! Mince maintenant !
Ed vient s’asseoir près de Tony – Ca va ?
Tony – Ben… j’ai le cafard ! Toujours la même salade ! La première chose que j’ai faite ce matin, c’est soigner Noémie parce qu’elle s’est prit un gadin, la courge !!!
Ed, amusé – Bah ! Dis-toi que dans cent ans, tout ceci sera fini !
Tony – Génial ! – Un instant – Au fait : pourquoi tu l’appelles « monsieur propre » ?
Ed – Il s’appelle Laurent Lanusse ! Difficile de faire mieux sans le faire exprès !
Tony, circonspect – Laurent Lanusse ?... Je vois pas, là…
Ed, pédagogue – Laurent Lanusse propre ! D’où monsieur propre !
Tony, épelant chaque syllabe – Lau… rent… La… nusse… pro… - Il réalise – L’eau rend l’anus propre ! – Ed est hilare - Non mais je te jure !






21/02/2012
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