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52. La guerre des modes. Acte I.




52. La guerre des modes.
Acte I.


JEUDI 26 MARS.


Tony était sur le parking, le téléphone rivé sur l'oreille, à causer avec sa sœur.
La sœur – Au fait : en parlant de coulants au chocolat, tu te souviens de madame Souza ?
Tony, le doigt dans le nez – Ouais !
La sœur – Eh ben elle s'est pendue !
Tony, estomaqué – Oh ! Tu plaisantes ?
La sœur – Non ! Apparemment elle avait des problèmes financiers et de couple. Et comme elle supportait plus son boulot, elle a fini par se pendre dans son garage.
Anne Marie – Tony… - Un arrêt – Mince ! Je ne savais pas que tu étais au téléphone !
Tony, le doigt vite retiré du pif – Y'a un souci ?
Anne Marie – Tu pourras venir avec moi quand tu auras fini ?
Tony – J'arrive – A sa sœur – Il faut que j'y retourne ! Je t'appelle ce soir ! – Il éteint son portable. – Qu'est-ce qui se passe ?
Anne Marie – On a une élève enfermée dans les toilettes des filles qui refuse de sortir…
Tony, paniqué – Ah non ! C'est pas Noémie encore !...
Anne Marie, amusée – Non, non, ne t'inquiète pas !
Tony – Ah non parce que j'en ai marre, là ! – Il voit un garçon devant une porte fermée – Qu'est-ce que tu fais dans les toilettes des filles, toi ?
Ledit « garçon » - Ben quoi ? Je fais le guet pour pas qu'on embête ma copine…
Anne Marie, l'air insistant – C'est Constance ! C'est elle qui m'a prévenue !
Tony, moqué, à Constance – Euh… d'accord : j'ai cru que c'était toi qui avais des problèmes…
Constance – Non, c'est ma copine – « Ouf, l'honneur est sauf », pensa Tony.
Tony – Qu'est-ce qui se passe au juste ?
Constance – Ma copine est enfermée dans les toilettes…
Tony – Ca je sais mais est-ce que tu sais pourquoi ?
Constance – Je sais pas si je peux le dire…
Tony – Tu peux me dire qui c'est, au moins ?
Anne Marie – C'est pour ça que je suis venue te chercher… apparemment, tu la connais bien…
Constance – C'est Myriam.
Tony – Myriam ? Mais oui je la connais… – A l'intéressée – Myriam ! C'est moi ! Tu peux m'ouvrir ?
Myriam ouvre la porte - …
Tony – Qu'est-ce qui t'es arrivé ? – Myriam ne dit rien.
Constance, devant le silence de son amie – Tout ce que je peux dire, c'est qu'elle s'est fait taper !
Tony – Taper ? – A Myriam – Allez, tu sais que tu peux me faire confiance ?
Myriam – Peut être mais c'est pas toi qui décide !
Tony – Comment ça ?
Myriam – Que toi, t'es qu'un pion ! Et que si je te dis tout, après, c'est madame Bretelle qui va s'occuper de cette histoire et c'est moi qui vais tout prendre !
Tony – Ecoute : je sais qu'on peut reprocher des choses à madame Bretelle, mais ça reste quelqu'un de juste, quand même !
Myriam – On voit bien que tu la connais pas !
Constance, à Myriam – Allez, vas-y ! Dis-lui !
Myriam – Non !
Constance – Mais si tu lui dis pas, ils vont recommencer !
Myriam se met à pleurer – Non je te dis !...
Constance – Alors c'est moi qui le fais ! – Myriam pleure – Anthony, il fait que l'appeler « bite au cul » avec ses copains. Alors du coup, les autres, ils s'excitent, et ils lui disent des trucs horribles…
Anne Marie – Des choses comme quoi ?
Constance – Eh ben tout à l'heure, ils sont venus lui dire qu'ils voulaient lui lécher les nichons…
Tony, étranglé par sa salive – Pardon ?
Anne Marie, consternée – C'est pas vrai !
Constance - … et ils l'ont fait !
Tony, bleu – Attends…
Anne Marie – Tu es sûre de ça Constance ?
Constance – Mais oui, je l'ai vu ! – Les deux surveillants restent un moment sans voix. Myriam se calme.
Tony – C'est qui, les « autres » ?
Constance – Ben ses amis ! Anthony, Alexis, Goran… tout ça, quoi !
Tony, à Anne Marie – Pourquoi je pose la question ? – Aux élèves – Allez, on va à la vie scolaire !
Myriam – Ah non ! Moi je veux pas !
Tony – Pourquoi ?
Myriam – Je vais me faire taper…
Tony – Tu crois qu'on va laisser faire ces crétins ?
Myriam – Mais je te parle pas d'eux ! Moi je parle de Dahlia et des filles de ma classe !
Tony – Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elles ont à voir avec cette histoire ?
Myriam – Elles étaient avec eux ! C'est leurs copines ! Ils traînent toujours ensemble…
Tony – Ecoute : on va appeler l'assistante sociale et on va voir avec elle ce qu'on peut mettre en place pour les toper et surtout pour te mettre à l'abri. D'accord ?
Le petit groupe s'en va à la vie scolaire.
Anne Marie – Je téléphone à l'assistante…
Tony – D'accord… - A Myriam – Bon : tu veux bien m'expliquer avec tes mots ce qui s'est passé ?
Myriam – Ben y'a Anthony qui faisait que m'appeler « bite au cul » et les autres, ils le disaient aussi. Et alors il a commencé à se toucher et il m'a touché les nichons !
Aude – Et t'as aimé ? – Tout le monde la regarde l'air outré.
Myriam, un cri en prime – Hein ? Berk ! T'es folle ?
Anne Marie – Y'a pas de quoi rire Aude ! C'est grave, là !
Aude – Oh ! C'est bon : il l'a tripoté, y'a pas mort d'homme !
Anne Marie – Ca, ça n'est pas digne d'une assistante d'éducation. – Aude prend l'air étonné.
L'assistante Sociale – Bonjour… alors : c'est toi la jeune fille qui a eu quelques problèmes ?
Myriam – Oui…
L'assistante – Bon, voilà ce que je te propose : on va toute les deux dans le bureau du CPE et on en discute au calme, d'accord ?
Myriam – D'accord…
Tony, à l'assistante – Bon courage Fatia !
Anne Marie – Ca te dis d'aller en fumer une ?
Tony – Euh…
Anne marie – Je te force pas…
Tony – Oh ! Et puis allez ! – A Aude – Tu peux garder la vie scolaire ?
Aude – Ouais, ouais…
Anne Marie allume la cloppe de Tony – Qu'est-ce que tu as sur l'ongle ?
Tony, honteux – Ben… je sais pas… - Il racle sa crotte de nez séchée.
Anne Marie – Tu as vu ce qu'a dit Aude ?
Tony – Ben… j'ai pas compris ce qu'elle faisait, là !
Anne Marie – Je sais bien qu'elle organise des soirées de bizutage à la fac mais là, ça touche une enfant quand même !
Tony, étonné – Elle organise des soirées de bizutage ?!
Monsieur Dufour – Dites ! Comment ça se fait qu'il n'y ait personne à la vie scolaire ?
Tony – Ben… y'a pas Aude ?
Monsieur Dufour – Non… j'ai demandé à Ed de la garder mais il voulait venir s'en fumer une…
Anne Marie – Elle était censée garder le bureau ! Elle est passée où ?
Monsieur Dufour, à Tony – Vous en avez une à me lâcher ? – Tony lui en file une – Merci… - A Anne Marie – Je commence à me demander si elle est faite pour ce boulot !
Aude, la fleur au fusil – Eh les amis ! Quelqu'un a du feu ?







03/03/2012
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