SEVICE PUBLIC

58. Crash.




 

58. Crash.

 

LUNDI 04 MAI.

 

 

Monsieur Dufour – Dis moi, tu as dit à la principale que tu voulais faire des conseils de discipline ?

Madame Sauzéon – Oui pourquoi ?

Monsieur Dufour – Non mais tu te fous de moi ! Alors je suis absent le vendredi, et boum : quand je reviens, c’est l’hécatombe !

Madame Sauzéon – Non mais je voudrais t’y voir, toi aussi ! J’ai du m’absenter une heure et à mon retour, devine quoi ! Cinq élèves, non ! Six élèves étaient hors de contrôle !

Monsieur Dufour – J’en ai rien à foutre ! Moi, ce que je vois, c’est que quand je suis pas là, on en profite pour couper des têtes ! Je commence à en avoir plein le dos de devoir me méfier de mes propres collègues, merde !

Madame Sauzéon – Non mais…

Monsieur Dufour – Et puis vient pas me dire que Lanusse ou l’autre chèvre étaient hors de contrôle parce que je te croirais pas !

Madame Sauzéon – De quoi ?

Monsieur Dufour – La Lola ! C’est une chèvre mais elle est loin d’une primo délinquante je te signale ! A quoi ça rime de demander un conseil de discipline pour ce genre d’élève ?

Madame Sauzéon – Mais c’est pas pour eux que j’ai demandé un conseil de discipline ! Tu me prends pour quoi ? C’est pour les autres !

Monsieur Dufour – Dahlia ?

Madame Sauzéon – Oui, Dahlia, oui !

Monsieur Dufour, un coup de pied dans la porte – Putain ! Je fais tout pour sauver la peau de cette gosse et toi, tu m’enfles par derrière ! Vous me faites chier à la fin !

Madame Sauzéon, médusée - Ecoute…

Monsieur Dufour, à peine contenu – Vas-y : justifie moi l’injustifiable !

Madame Sauzéon – Quand je suis arrivée au cours de sport, le prof d’EPS n’arrivait même pas à calmer Dahlia qui mettait à coups de pied dans la figure d’une gamine. Et le pire, c’est qu’il y avait Ludovic, Johnny et toute la clique…

Monsieur Dufour – Comment ça ? Ils étaient où ?

Madame Sauzéon – Au terrain de foot, derrière le collège ! Et comme Ludovic et Johnny sont toujours à roder dans les parages…

Monsieur Dufour – D’accord ! Eux, ils n’avaient rien à foutre sur le terrain. Moi, je suis prêt à téléphoner à leurs parents…

Madame Sauzéon – Téléphoner à leurs parents ? Ils m’ont insulté je te signale ! C’est à la police qu’on aurait du téléphoner si Vandeputte faisait son travail correctement ! – Elle monte d’un ton – Parce que moi, je suis pas payée pour me faire insulter et menacer par des délinquants qui n’ont plus rien à faire dans les murs !

Monsieur Dufour, sceptique – Ils t’ont menacé ?

Madame Sauzéon – Ils m’ont menacé, oui ! Alors c’est bien beau de protéger Dahlia systématiquement, mais on en vient à des situations ingérables !

Monsieur Dufour – Ecoute, quand on ne veut pas avoir à faire à des élèves difficiles, on travaille pas dans l’éducation !

Madame Sauzéon, amère – D’accord ! Donc si je comprends bien, je dois rien dire !

Monsieur Dufour – Oh écoute, commence pas à me jouer les martyrs là ! Hein ? Et puis tu vas me dire que les deux oiseaux du couloir, ils t’ont menacé, aussi ?

Madame Sauzéon – Anthony et Sébastien ? Il faut voir comment ils ont parlé à Edouard quand il est allé les chercher !

Monsieur Dufour – Oui, enfin : il a peut être manqué aussi un peu de tact, tu vois ?

Madame Sauzéon – Je lui ai demandé de me raconter ce qui c’était passé ! Il est allé leur demander de quitter les couloirs et de retourner en cours ! Là, il m’a dit qu’il n’avait pas perdu son calme, même si les deux oiseaux, comme tu les appelles, ont carrément refusé de l’écouter. Il leur a dit qu’il allait chercher un CPE, parce qu’il ne savait pas que j’avais du m’absenter, et là, Sébastien l’a traité de fils de pute. C’est là qu’Edouard a perdu son calme et que ça a claché !

Monsieur Dufour – Ouais… j’ai quelques doutes quand même…

Madame Sauzéon – Enfin, Christian ! Ed a des défauts, mais je me souviens pas l’avoir vu mentir ! Il les assume, ses bourdes !

Monsieur Dufour – Peut être mais quand tu vois comment il parle aux élèves, et le vocabulaire qu’il emploie ! Moi, c’est pas difficile, je n’ai jamais eu un pion qui provoquait autant d’incidents !

Madame Sauzéon – Non mais il s’est fait insulter, là…

Monsieur Dufour, impatient – Mais il a quel âge nom de Dieu ? Il comprend pas que c’est juste des provocations de gamins ?

Madame Sauzéon – Je voudrais t’y voir, toi !

Monsieur Dufour – Bon ! En tous cas tu vas être contente parce que les parents de la gamine ont porté plainte contre Dahlia !

Madame Sauzéon – Mais je suis pas contente, merde ! Alors si c’est que ça, je vais appeler madame Hachiche pour lui dire que je ne veux plus de conseils de discipline ! Mais je te préviens : Dahlia, dorénavant, tu t’en occupes ! Moi, je n’en réponds plus !

Monsieur Dufour – Très bien ! Ca me va ! Moi, je vais voir Vandeputte parce qu’il reçoit les parents de la gamine et on va voir ce qu’on peut faire ! – Il sort.

Madame Sauzéon – Allô ? […] Oui, c’est Francette… […] Ecoutez : pour ce que je vous aie dit, vendredi, je préfère qu’on laisse tomber ! […] Oui ! Mon collègue va voir monsieur Vandeputte, il va régler cette histoire. Moi, je m’occupe plus de ses élèves, comme ça, tout ira bien. […]  Merci…

Ed arrive : étonné par les propos de madame Sauzéon – Alors ils vont s’en tirer comme ça ?

Madame Sauzéon – Vous étiez où ?

Ed – En permanence…

Madame Sauzéon – Ecoutez : mon collègue est venu me faire une scène comme quoi je n’avais pas à m’occuper de ses élèves, en gros. Alors cette fois, il s’en débrouille. Et je vous interdis de vous en mêler ! Quand il se fichera dans la merde, il comprendra peut être !

Ed – Ouais mais on peut pas tourner la tête quand y’a une baston ou des insultes !

Madame Sauzéon – Je sais bien…

Soudain, la gamine qui a porté plainte entre dans la vie scolaire.

La gamine – Aidez-moi, elle va me taper encore !

Madame Sauzéon – Qui ça ? Dahlia… - Elle n’eut pas le temps de finir sa question que le monstre entrait comme une furie dans le bureau avec toute sa clique postée pour l’encourager.

Dahlia – J’vais t’tuer sale pute !

Anne Marie s’interpose – Non Dahlia ! Arrête !

Ed, à la CPE – Et là, on tourne la tête ?

Dahlia, à Anne Marie – Touche moi pas toi ! J’vais la niquer, cette pute !

L’ensemble des pions – Non Dahlia !

Anne Marie attrape Dahlia pour l’empêcher de frapper la gamine – Arrête Dahlia ! – A ce moment, Ed vire les élèves qui entrent dans la vie scolaire pour se repaître du spectacle et accessoirement encourager Dahlia dans son action. Seulement, Sébastien refuse d’obéir et se prend le bec avec Ed.

Dahlia bouscule Anne Marie – Putain mais cass’toi ! – Elle lui donne un coup dans le sein.

Anne Marie, par réflexe, lui met une calotte à la stupeur générale - …

Dahlia, explosive – Putain ! T’as pas le droit de me taper !

Anne Marie – Désolée mais y’a pas d’autres moyens…

Dahlia, d’un coup de pied dans le bureau – Putain mais tu vas le payer ! Moi, je vais le dire à mes parents et ils vont te défoncer ta gueule espèce de salope !

Madame Sauzéon – Tu te calmes maintenant ou c’est moi qui t’en colle une !

Dahlia – C’est ça ! Vas-y ! Touch’moi pour voir !

Madame Sauzéon, ironique – Tu te plains de quoi, là ? D’avoir prit une tapote, toi qui frappe tout le monde ? Tu me surprends, dis donc !

Dahlia – J’vais le dire à mes parents, j’en ai rien à foutre ! – A Anne Marie – Toi, tu vas souffrir !- Elle sort.

Anne Marie, livide – J’ai pas fait exprès ! C’est que sur la douleur, le coup est parti…

Madame Sauzéon – Vous avez défendu la petite, c’est ce qui compte !

 

 








14/04/2012
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