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61. Burnout 3.



61. Burnout 3.

 

 

VENDREDI 08 MAI.

 

 

 

« Il est vrai qu'il est très difficile de sortir de ce type d'études sans avoir à tout reprendre. Personnellement, j'ai une amie qui a le même profil que vous et qui a été obligée de refaire un cursus professionnalisant pour trouver du travail. » Tony ferma sa boite mail avec une seule idée en tête : « j'ai tout raté ! » Il savait qu'il ne trouverait rien : il n'avait plus la force d'apprendre quoi que ce soit. Tout ce qu'il demandait, c'était de trouver un petit job et de quitter ce collège. Il était l'heure d'aller ouvrir le portail. Il pensa qu'il était seul quand il vit arriver madame Sauzéon. Il sortit vite de la vie scolaire pour ne pas l'entendre gueuler. Arrivé au portail, il vit Alexandre, au fond du petit bois. Noémie se mit à gueuler en voyant arriver Tony.

Noémie – Putain, ça me casse les couilles !

Tony – Dis : je suis obligé de me fader ça de bon matin ?

Noémie – A cause de Sauzéon, mes parents, ils me surveillent maintenant !

Tony ouvre le portail – Peut être que tu cesseras de faire tes bêtises, comme ça !

Noémie, à deux centimètres de Tony – Ouais mais ils regardent mon carnet de correspondance tous les soirs maintenant ! – Un énorme filet de bave virevolte jusque sur la chemisette de Tony.

Tony – Putain ! Mais regarde ce que tu fais !

Noémie – Quoi ?

Tony – Tu me baves dessus maintenant ! – Noémie ricane – Ca te fait rire ? – Elle tire la tronche – Ca te fais marrer de me foutre dégueulasse de bon matin ?!

Noémie, insolente – C'est bon, j'ai pas fait exprès aussi !

Tony – Oh con ! Tu te permets de gueuler en plus ? Barre-toi ! Barre-toi parce que je crois qu'il va y avoir un malheur ! – Noémie s'en va en gueulant.

Aude – Ah ! Merci d'avoir ouvert le portail ! J'étais en retard ce matin !

Tony – Bon, je te laisse ! Je vais aux toilettes laver ma chemisette…

Aude – Qu'est-ce qui s'est passé ?

Tony – Rien… c'est Noémie qui m'a bavé dessus – Aude se marre. Tony tourne les talons de peur de lui passer une avoine à elle aussi : comment pouvait-elle être aussi puérile ?

Tony traverse les couloirs quand il croise Heather qui le heurte de plein fouet.

Heather – Ah putain ! Tu m'as cassé l'épaule !

Tony – Mais qu'est-ce que tu fais dans les couloirs à cette heure ? Tu vas te faire engueuler si quelqu'un te voit…

Heather, se roule contre le mur – Tu m'as déboité l'épaule !

Tony – Arrête d'exagérer Heather ! Tu m'as pas heurté à vélo non plus !

Heather, énervée – Quoi ? Mais tu m'as fait mal en me rentrant dedans !

Tony, sidéré – De quoi ? C'est toi qui m'es rentré dedans !

Heather – N'importe quoi c'est toi !

Tony – Non mais c'est pas possible ! Je marchais le long du mur quand tu as dévié et que tu m'es rentré dans le lard !

Heather se roule par terre – Je crois que tu m'as déboité l'épaule !

Tony – Non mais faut pas exagérer non plus ! On ne s'est pas heurté aussi violement que ça !

Heather – Je peux plus bouger l'épaule !

Tony, pour lui-même – Putain ! C'est bien le jour !

Heather – J'ai peur que c'est cassé !

Tony – Que ce soit cassé !

Heather, arrogante – Ben oui, c'est ce que j'ai dit !

Tony – Bon ! Je t'emmène voir l'infirmière !

L'infirmière – Salut Anthony ! Ca va ?

Tony – Ouais… enfin moi, c'est Tony tout court !

L'infirmière, étonnée – Ah bon ?

Tony – Mouais… euh… je t'emmène une élève qui s'est fait mal…

Heather – C'est lui qui m'a déboité l'épaule en me rentrant dedans !

L'infirmière, à Tony – Ah bon ? Je croyais que Tony c'était un pseudo…

Tony – Non, non ! Tony c'est bien un prénom.

L'infirmière – Non, un diminutif je veux dire…

Tony, RLC (traduction : ras-le-cul) – Bref ! Tu peux voir ce qu'elle a ?

L'infirmière – Maintenant ?

Tony – Ben… elle dit qu'elle a mal, quoi !

L'infirmière – Bon, ben vite alors, parce que mon café va refroidir !

Tony – Merci ! – Il s'en va – Je crois rêver… - Il arrive aux toilettes et frotte la bave sur sa chemisette – Mais qu'est-ce qu'elle bouffe le matin ? Ca part pas ! – Il s'énerve – C'est pas vrai ! – Tony repart à la vie scolaire. Le spleen bien accroché en bandoulière. Quand il arrive à la vie scolaire, c'est le drame.

Madame Sauzéon, contenue – Vous étiez où ?

Tony – Ben… au portail !

Madame Sauzéon – J'en étais sûre ! Où elle est, l'autre?

Tony – Qui ?

Madame Sauzéon – Aude ! – Elle s'énerve – Elle est arrivée en retard et je lui ai dit de rester au bureau : je tourne le dos deux minutes pour chercher les clés du portail, et elle disparaît !

Tony – Non mais je suis allé ouvrir et elle est venue me retrouver… Elle est encore au portail…

Madame Sauzéon – Bon ! Je peux vous dire que ça va chauffer quand elle va arriver !

Anne Marie – Bonjour…

Madame Sauzéon – Vous deviez arriver à quelle heure ce matin ?

Anne Marie – J'embauche maintenant ! C'est monsieur Dufour qui m'a dit d'arriver pour la sonnerie.

Madame Sauzéon – D'accord… il aurait pu me prévenir quand même ! Y'a pas moyen de communiquer dans ce collège !

Anne Marie – Désolée, je croyais qu'il vous l'avait dit…

Madame Sauzéon – Mais vous croyez quoi ? Il fait ses petits trucs dans son coin et il me dit rien ! Et Monsieur est en stage, à moi de me débrouiller avec tout ce qu'il ne m'a pas dit  !

Madame Delage entre dans la vie scolaire – Salut la vie sco ! – Elle tape la bise à tout le monde – Dites : faudrait quand même veiller à ne pas faire de fautes quand vous écrivez quelque chose au tableau parce qu'on passe pour quoi, là ?…

Ed – Quelle faute ?

Madame Delage – Jusqu'au 13 inclus… - Anne Marie attrape le tableau.

Ed – Eh bien ?

Madame Delage – Inclus ! Ca ne prend pas de s. – Le téléphone sonne ; personne ne décroche. Il sonne, sonne et sonne encore.

Madame Sauzéon, depuis son bureau – Bon ! Quelqu'un le décroche ce téléphone, oui ?

Anna, en mode messe basse, à madame Delage – Pff… elle m'énerve celle-là, à donner des ordres !

Ed, le dico en mains, à madame Delage – Regarde si ça ne prend pas de s !

Anna, au téléphone – Oui, Tony est là… D'accord… – A Tony – Tony ! C'est l'infirmière qui me fait dire que tu dois aller faire une déclaration d'accident pour l'élève que tu as renversé !

Tony – Mais je l'ai pas renversé, merde !

Madame Delage, vexée, à Ed – Ouais… enfin : je sais pas où t'as trouvé ton dico mais bon…

Madame Sauzéon – Mais qui c'est qui m'a bouffé mes bonbons ! – Elle sort de son bureau en furie – Ils étaient rangés dans mon bureau : qui est-ce qui y est allé ? – Là, les filles se regardent, l'air manifestement coupable mais aucune ne se dénonce.

Madame Delage, sèche – Bon, eh bien je ne vous embête pas plus, je m'en vais en salle des profs !

Les filles, en chœur – Ok, bon après-midi…

Ed regarde partir madame Delage – Eh voilà : bien fait pour ta gueule !

Madame Sauzéon – Me répondez pas surtout ! – Elle sort, en colère.

Anne Marie – On a déconné là ! On va finir par se faire pincer un de ces quatre…

Tony, à Anna – Mais c'est elle, je te dis ! Elle m'est rentrée dedans alors que je longeais le mur !

Anna, excédée – Ben j'en sais rien, moi ! Vois ça avec l'infirmière !

Jules entre dans la vie scolaire, furieux – Je vais me casser de ce boulot, moi, ça va pas traîner !

Ed – Qu'est-ce qui se passe ?

Jules – Je viens de me faire traiter d'enculé par Alexis et il refuse de me suivre à la vie scolaire ! Tu trouves ça normal, toi ?

Ed – Mais évidement ! Il est systématiquement couvert par Dufour ! Il aurait tort de se gêner !

Jules – Non mais là, cette fois, ça va être lui ou moi !

Ed – Je dois te dire adieu, alors !

Tony, l’air défait – Il sera pas le seul, je crois !




 

 







04/05/2012
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