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63. Burnout 4. Acte VII et VIII.




63. Burnout 4.

Acte VII et VIII.

 

 

Acte VII : causes...

Comme toute communauté, l’équipe de vie scolaire avait l’habitude d’un fonctionnement qu’il était souvent malvenu de perturber. Ainsi, lorsque il y avait deux permanences dans la même heure, il était de coutume que celui qui surveillait la permanence principale – une grande sale pouvant compter 80 à 90 élèves – n’en fasse pas l’heure suivante ou, dans le pire des cas, ne prenne qu’une permanence de moindre ampleur – 30 élèves maximum – pour des raisons évidentes de santé mentale.

Et c’est peut être le dysfonctionnement de ce principe qui acheva ce pauvre Tony.

Le mardi 12, la veille, Tony avait assuré les permanences principales de 14h00 et 15H00. Anna avait assuré une permanence d’une dizaine délèves – des petits sixièmes pour tout dire -  de 15H00 à 16H00. Ed était responsable de l’ouverture du portail et les autres surveillants étaient indisponibles.

A 16H00, Ed partit ouvrir le portail : monsieur Dufour lui avait envoyé Audrey comme auxiliaire mais elle n’arriva jamais. Ed dut contrôler la sortie d’environ 200 élèves : vérification des carnets de correspondances, surveillance des resquilleurs… bref.

Au moment de faire rentrer la dernière permanence de l’après midi, personne ne se proposa pour faire ce qu’il y avait à faire.

Anna, pourtant de corvée, compte tenu du système de répartition des heures d’étude et surtout de la tranquillité de la permanence qu’elle venait de surveiller, resta dans la vie scolaire en voyant ce qui l’attendait : Olaf, Vincent Lanusse, Anthony, Sébastien, Ludovic, Alexis, Heather, Yolande, Noémie… Quand monsieur Dufour vit les élèves encore dehors alors qu’ils auraient du rentrer depuis un bon quart d’heure, il péta un câble.

Anna refusa catégoriquement de faire deux permanences d’affilée. Elle fit remarquer qu’Audrey était une fois de plus aux abonnés absents et qu’Ed mettait tout de même beaucoup de temps pour faire sortir quelques élèves. Conclusion : il était hors de question qu’elle se « tape le boulot des autres ». Monsieur Dufour, hors de lui, demanda sèchement à Tony de s’occuper de la permanence. Tony, las,  le fut encore plus qu’il était possible de l’être quand il aperçut les olibrius qu’il allait devoir se taper : à savoir les mêmes qu’à l’heure d’avant et celle d’encore avant.

Quand Vincent vit débarquer Tony, il vint faire un peu de lèche. Depuis quelques temps, effectivement, il essayait de se rapprocher de son « ami » : Tony en avait tellement marre qu’il n’essayait même pas de le remettre à sa place.

Tony, la porte de la permanence ouverte – Bon, vous vous mettez un par table…

Alexis – Oh non ! Pourquoi un par table ?

Tony – Vous êtes en étude pour travailler et l’on travaille mieux quand on est seul !

Alexis – Pas moi !

Tony – Alexis, s’il-te-plaît !

Sébastien – Je veux pas me mettre tout seul à une table moi !

Tony – D’accord : mais comme tu as été insupportable tout à l’heure, je ne te le demande pas, je te le commande !

Sébastien, décidé – Et si je veux pas ? Tu vas faire quoi ?

Tony, calme – Je vais te chercher monsieur Dufour pour qu’il te place tout spécialement !

Sébastien, en entrant dans la salle – Tsss…

Vincent – Eh Tony, je peux me mettre à côté d’Olaf ?

Tony, agacé – Non mais je vais pas le dire systématiquement ! J’ai dit « un par table » !

Vincent – S’il-te-plaît Tony ! Je te jure que je suis tranquille !

Tony – Pff…

Vincent - …et si je parle qu’une seule fois, tu me colles !

Tony – Vas-y, mais à la moindre remarque…

Vincent – Promis !

Noémie – Putain mais arrête de me faire chier !

Anthony, hilare – C’est bon, je demande !

Tony – Qu’est-ce qui se passe Noémie ?

Noémie – Mais c’est lui…

Tony – Lui quoi ?

Anthony, fanfaron – Je lui demande si c’est normal qu’elle a de la moustache !

Tony – Bon, écoute-moi bien Anthony : à la moindre occasion, je te colle un rapport sur le dos !

Anthony, désinvolte – Si tu veux !

Tony – Je te préviens ! Maintenant, tu vas t’asseoir à cette table et tu sorts de quoi travailler !

Chloé – Tu pourras m’aider en maths ?

Tony – Attends : je parle !

Chloé – Désolée…

Tony, à Anthony – Je ne te le redis pas. – Anthony entre en roulant des mécaniques, chose qui amuse les élèves déjà installés. Tony se résout à faire ce rapport : cette fois, terminé la bienveillance. « Pour ce que ça me rapporte ! » - A toi Chloé : va te mettre au premier rang.

Chloé – Tu pourras m’aider alors, pour les maths ?

Tony – Ben… ouais mais va t’installer, on verra après l’appel.

Tony plaça les derniers élèves : et le moins que l’on puisse dire, c’était que l’étude était bien remplie. C’est quant tout le monde fut installé au clame que Tony ouvrit le classeur pour faire l’appel.

Tony – Euh… tu fais quoi, là, Vincent ?

Vincent, un jeu de cartes dans les mains – Ben je joue avec Olaf !

Tony – Tu es en étude Vincent ! Tu es là pour travailler je te rappelle !

Vincent – S’il-te-plaît Tony !

Tony – Non Vincent ! Tu me range ce jeu de carte ou je le confisque !

C’est là que Vincent, vexé, se mit à regarder fixement son « ami ».

Tony – Bon : je vais commencer l’appel !

Vincent – Tony, je peux te demander quelque chose ?

Tony, exaspéré – Pff… Quoi encore ?

Vincent – Pourquoi t’as les poils du nez qui dépassent ?

La permanence entière éclata de rire. Il n’en fallu pas plus pour déchainer les plus pénibles : Sébastien, Alexis, Olaf, Anthony et Ludovic. Tony reprit vivement Alexis qui lui manquait de respect, ce que l’élève ne toléra pas. La situation s’envenima. C’est quand Ed revint du portail après une demi heure de galère que la petite Chloé vint le chercher à la vie scolaire tout affolée. Elle lui expliqua que les choses allaient mal tourner en étude et Ed intervint à sa manière : par une mise au pas féroce. Il prit même Alexis par le col et l’emmena à la vie scolaire. Quand il comprit qu’Anna s’était dérobée à une tâche qui lui revenait et qu’Audrey était restée fumer pour éviter d’avoir à se coltiner la perme, il gueula un bon coup et partit finir la permanence avec Tony. Las : le mal était fait.

 

Acte VIII : conséquences.

Ce mercredi 13 Mai finit mal pour Audrey.

Audrey – Madame Sauzéon : est-ce que je peux prendre mon jeudi et mon vendredi parce qu’il faut que je révise pour mes partiels de lundi !

Madame Sauzéon, froide – Ah ! Vous voyez ça avec mon collègue !

Audrey – Qu’est-ce que j’ai fait ?

Madame Sauzéon – J’ai pas envie d’en parler !

Audrey – Ben dites-moi ce que j’ai fait !

Madame Sauzéon, insistante – Je vous dis que je n’ai pas envie d’en parler !

Audrey – Mais ayez le courage de vos opinions !

Madame Sauzéon, verte – Pardon ? – Un instant - Personne ne vous dit la vérité alors je vais le faire ! J’en ai assez de vous Audrey ! Vous ne faites absolument rien, vous esquivez vos tâches chaque fois que vous le pouvez, vous faites les pires bourdes ! Je n’ai jamais vu, de toute ma carrière, quelqu’un d’aussi incompétent que vous ! – A ce moment, sort de son bureau monsieur Dufour.

Audrey – Je vous permets pas de dire ça !

Madame Sauzéon – C’est vous qui avez insisté pour que je vous dise ce que je vous reprochais !

Monsieur Dufour – Et estimez-vous heureuse que ce soit elle qui s’y colle parce que moi, si je m’y mets, ça va pas être jojo !

Madame Sauzéon – C’est pour ça que je vous ai dit de voir votre histoire de jours avec Christian parce que moi, telle que vous me voyez, je pourrais tout vous refuser tellement je suis mécontente !

Monsieur Dufour – Quelle histoire de jours ?

Audrey, amère – J’ai besoin de mon jeudi et de mon vendredi pour réviser mes partiels de lundi !

Monsieur Dufour – Vous plaisantez, là, ou quoi ?

Audrey – Pourquoi ?

Monsieur Dufour – Je ne donne pas de jours pour réviser et puis si vous aviez correctement bossé vos partiels, vous n’auriez pas besoin de gratter deux jours !

Audrey – Mais je pensais que vous me les donneriez…

Monsieur Dufour – Parce que vous êtes une amie de ma fille ? N’y comptez pas !

Audrey – Et si je les prends ?

Monsieur Dufour – Alors moi, je ne peux pas vous empêcher de ne pas venir demain. En revanche, je peux vous virer pour abandon de poste ! Madame Hachiche n’attend qu’une occasion pour se défaire de vous !

Audrey – Mais je fais comment, moi ?

Monsieur Dufour – Ca m’est égal ! Vous faites votre choix : votre job ou vos partiels !

 







01/06/2012
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